Cliché

En littérature, les clichés abondent. Ainsi en va-t-il des mâchoires. Dans les romans, elles sont généralement sujettes à la crispation: « Les mâchoires crispées, Thierry demeura interdit en écoutant Sandra lui signifier que tout était fini entre eux ».

D’ordinaire, les amoureux se tiennent innocemment par la main; dans la vie littéraire, il en va autrement: « Thierry tenta une ultime fois de presser la main de Sandra dans la sienne ». Un geste partagé par l’être aimé, du moins au début d’une relation.

La douleur comme la joie se manifestent toujours bruyamment: « Thierry manifesta bruyamment sa douleur en voyant Sandra s’éloigner; Yolande manifesta bruyamment sa joie au retour de sa fille à la maison. »

On manque toujours cruellement de quelque chose, sinon ça n’en vaut pas la peine: « Quatre heures après que Sandra lui eut dit qu’elle le quittait, Thierry comprit qu’il manquait cruellement de sexe ». Et il se rebella. Du moins, une mèche rebelle de ses cheveux lui tomba sur le front. Pouvait-elle échouer ailleurs?

Le mutisme semble souvent frapper les personnages des romans qui peuvent aussi s’y retrancher. Attitude qui conduit à baisser la tête mais, quand les choses se replacent, à relever le menton: « Retranché dans sa chambre et dans son mutisme, Thierry releva le menton et courut chez sa belle-mère déclarer son amour à Sandra ».

 

Devoir

Salées ou amères, elles jaillissent aisément, ruissellent si elles sont en nombre, roulent si elles ne sont que deux mais deux grosses. Elles peuvent aussi submerger, inonder, baigner, mouiller ou se contenter d’embuer. Sandra souhaita, durant sa courte séparation d’avec Thierry, que les siennes ne se soient pas répandues pour rien. De quoi s’agit-il?

Réponse

Les larmes.

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