Clins d’œil

Œil est issu du latin oculus « organe de la vue », qui a pour correspondant le grec ophtalmos. En ancien français, par formation populaire, il adopte diverses orthographes. Au singulier: ol, oil, uel, ueil, oeuil. Le pluriel se notant avec plus de variantes encore: olz, oilz, ialz, iauz, ieus, ieux, ieuz, yeus, yeulx.

Le mot désigne, comme en latin, l’organe de la vue: globe de l’œil, blanc de l’œil. Et un élément du visage: œil injecté de sang, yeux bridés.

Symbole de vision, d’attention, de perspicacité, de vigilance, de méfiance, de surveillance. Objet, au singulier et au pluriel, de nombreuses locutions familières et syntagmes verbaux: ouvrir l’œil, « être très attentif »; ne pas fermer l’œil, « ne pas dormir »; du coin de l’œil, « à la dérobée »; à l’œil nu, « sans l’aide d’aucun instrument d’optique »; avoir bon pied bon œil, « être vigoureux, (par rapport à l’âge) »; ne pas avoir les yeux en face des trous, « ne pas voir ce qui est pourtant bien visible », « être mal réveillé »; avoir des yeux d’aigle, « avoir une vue perçante »; avoir des yeux de chat, « voir clair la nuit »; avoir de yeux de gazelle, « avoir un regard doux ».

Et d’autres visant la portée du regard: ouvrir l’œil, se rincer l’œil, saisir du premier coup d’œil, loin des yeux, loin du cœur, sauter aux yeux, entre quatre-yeux. Un état d’esprit: œil critique, mauvais œil, avoir les yeux plus grands que la panse, jeter de la poudre aux yeux. Des « fenêtres de l’âme »: œil langoureux, taper dans l’œil, faire les gros yeux, faire les yeux doux.

Par analogie, il décrit une prothèse oculaire: œil de verre; une cellule photo-électrique; un judas optique dans une porte; une ouverture: œil d’une aiguille; le centre de quelque chose: œil du cyclone; un caractère d’imprimerie: œil de lettre; et, au pluriel, les trous dans le fromage emmenthal ou le pain, les enfoncements qui se forment dans la pâte, les cercles de graisse qui apparaissent à la surface du bouillon, les taches de fourrure, les cernes de la queue du paon, les bulbes de la racine du roseau.

 

Devoir

Oeil, au singulier, a formé plusieurs dérivés et composés expressifs: œillade, œillard, œillère, œillet, œillette, œilleton, œilletonner, œilletonnage, œil-de-bœuf, œil-de-chat, œil-de-perdrix, œil-de-pie, œil-de-serpent. Le pluriel yeux n’a donné qu’un seul verbe familier qui signifie « lorgner, regarder ». Lequel?

Z _ _ _ _ _ _

Réponse

Zieuter. Le /z/ matérialisant la liaison de les yeux.

Répondre au devoir ou commenter