Corne d’abondance

Le mot corne, du latin corna, se rattache à la racine indoeuropéenne kor-, désignant des objets protubérants.

Proprement « excroissance dure d’animaux », il s’est étendu aux bois des cerfs, aux pédicules des limaçons et aux appendices des insectes. On l’emploie en parlant d’êtres imaginaires: la licorne, l’unicorne ou narval. L’expression corne d’abondance renoue avec le symbolisme de la fertilité et de la richesse dont la corne est porteuse depuis l’Antiquité.

Par métonymie, le mot qualifie un instrument servant à avertir: cor; et compte divers substantifs à valeur acoustique: corneur, cornettiste, cornemuse.

Très tôt, il désigne les angles saillants d’un objet: cornes de mitre, pli au coin d’un papier. Le diminutif cornette s’applique aux coiffures féminines, notamment la coiffe à pointe des religieuses. Le bicorne et le tricorne sont aussi des chapeaux.

Un cornet représente des objets en forme de corne. Parmi ses autres dérivés figurent décorner, écornure, racorni, racornir, racornissement. Écorner a produit écornifler, à l’aide du moyen français nifler, « renifler », familier au sens de « se procurer un bon repas, de l’argent ». Au Québec et dans certaines régions de la francophonie (Acadie, Anjou, Normandie), ce verbe a le sens particulier de « regarder avec curiosité, espionner, épier ».

 

Devoir

Vrai ou faux. Cornichon est un diminutif de corne.

Réponse

Vrai. À la Renaissance, cornichon est d’abord attesté dans le nom d’un jeu, cornichon va devant, qui consistait à courir en ramassant des objets au passage. Puis le mot s’est répandu au sens de petit concombre, auquel on a tendance à rattacher les sens figurés de niais, cornard, corniaud.

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