De mieux en mieux

Mieux est issu, par évolution phonétique, du latin melius, neutre pris adverbialement de melior « meilleur ». Du 9e au 13e siècles, il est d’abord relevé sous les formes melz, mius, miex et mieuz.

Comme adverbe, adjectif ou en emploi nominal, il sert comme comparatif ou superlatif de bien, au lieu de « plus bien » et de « plus meilleur » : aller mieux « être en meilleure santé, se rétablir », « s’améliorer, prospérer »; faire mieux, comprendre mieux, mériter mieux, valoir mieux « avoir plus de valeur, d’avantages, de qualités », dormir mieux, vivre mieux »; tant mieux, ce qu’il y a de mieux, s’attendre à mieux, faute de mieux, on ne peut mieux « d’une manière parfaite »; à qui mieux mieux « à qui fera mieux (ou plus) que l’autre ». Mieux portant, mieux armé, mieux disposé, mieux inspiré, mieux renseigné, mieux servi, mieux traité.

Il entre dans la formation de nombreux proverbes et locutions : Bonne renommée vaut mieux que ceinture dorée, un tien vaut mieux que deux tu l’auras, « une seule chose acquise vaut mieux que plusieurs possessions hypothétiques », mieux vaut tard que jamais, le plus tôt sera le mieux, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, le mieux est l’ennemi du bien, y a mieux mais c’est plus cher.

Il produit les composés mieux-dire, « manière de mieux parler que les autres »; mieux-être, « amélioration de l’état matériel et/ou moral », « accroissement du bien-être », que l’on commence à rencontrer sous la Révolution française (1787-1790); mieux-vivre, « accroissement des possibilités d’épanouissement vital », de formation moderne (1924).

 

Devoir

Outre les composés mieux-dire, mieux-être et mieux-vivre, mieux a produit un verbe qui signifie « améliorer. » Quel est-il?

Emm _ _ _ _ _ _

Réponse

Emmieuter. Il s’agit d’un québécisme qui a fait sa place dans l’édition 2015 du Robert illustré au même moment que trois autres verbes savoureux en usage au Québec: s’évacher « se tenir mal assis », écrapoutir « écraser, aplatir » et bardasser « faire du tapage », « traiter quelqu’un sans ménagement ». En 2049, après ma mort lors de la 72e vague de COVID, il se pourrait que toute la francophonie utilise l’expression « Ça va s’emmieuter » au lieu de « Ça va bien aller! »