Derrière la cravate

Généralement, ils arrivent à l’automne en même temps que les outardes. Aujourd’hui, alors que le mercure indiquait 5°C sur Montréal et que je portais encore fièrement mon bermuda bleu, sont apparus comme des spectres malfaisants les premiers abris Tempo. Aucune pudeur, ils étaient tout nus. Pas de toile, que l’armature. J’ai failli appeler la brigade des mœurs.

L’évocation de ces structures affligeantes m’indiquent tout de même qu’il est temps de remiser barbecue et tondeuse à gazon; de sortir pelles et souffleuse à neige. De serrer mes chemises à manches courtes; de repasser mes chemises à manches longues. Et, tout l’hiver durant, de porter la cravate sur mon lieu de travail.

Parlant de ce mot, cravate, objet malveillant de parure masculine, il est issu de l’allemand dialectal Krawat « Croate ». Il parvient en français dans un contexte militaire au 17e siècle pour désigner les soldats, mercenaires croates à l’origine, qui constituaient un régiment de cavalerie légère sous le règne de Louis XIII. Par extension, il reçoit le sens devenu usuel de bande d’étoffe mise autour du cou, telle que les cavaliers croates la portaient pour se protéger du froid. C’était avant l’invention du nœud!

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