Monument aux défunts

Défunt est issu du latin defunctus « qui s’est acquitté (de la vie) », participe passé de defungi « accomplir complètement ». Le mot est un euphémisme pour mort. Dans un style administratif ou littéraire, il est l’équivalent de décédé en emploi antéposé: défunt mari; ou postposé: roi défunt. Suivi d’un nom déterminé par un possessif, défunt mon père, il est moins usuel que son synonyme feu mon père. Par extension, il désigne familièrement ou par ironie ce qui a cessé d’être: défunte robe de chambre; ce qui évoque un passé révolu: gloire défunte.

Il a fourni le verbe défunter « trépasser », attesté dans les régions de l’Anjou, la Picardie, la Suisse romande et la Provence. Il est utilisé d’une manière plaisante par certains auteurs : « En quelques heures, l’intéressé défunte d’un arrêt du cœur. » (San-Antonio, Secret de Polichinelle,1958).

Le dérivé défuntiser ou défintiser est encore en usage au Québec, surtout chez les Québécois âgés. Il revêt les sens familiers de mourir et briser, démolir, réduire en pièces: défuntiser un meuble, l’abîmer; livre défuntisé, très détérioré; appareil défuntisé, qui ne fonctionne plus.

Pis en dedans
Ça me dévore
Ça me décocrisse
Ça se défuntifise

(Robert Charlebois, chanson Engagement, 1968)

 

Devoir 

Défunt de defunctus « qui s’est acquitté de la vie, de son destin », est proche étymologiquement de quel autre mot qui, en latin, signifiait « qui a accompli son devoir »?

Réponse

Dérivé de functus, « qui a accompli son devoir », le latin functio « accomplissement » a donné fonction en français, puis fonctionnaire « celui qui s’acquitte de la tâche administrative qui lui est attribuée ».

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