Nerf est issu du latin nervus « tendon, ligament » qui repose sur la racine indoeuropéenne snē « attacher, lier ». Le provençal connaît nervi, l’espagnol nervio et l’italien nervo.
En français, il désigne d’abord le ligament qui maintient un muscle à son point d’attache et la membrane fibreuse qui se rencontre dans une viande. Puis, en anatomie, chacun des filaments qui relient les diverses parties du corps au cerveau et à la moelle épinière en conduisant les incitations sensorielles, motrices ou sécrétoires: nerf sciatique, nerf optique, nerf érecteur.
Au pluriel, dans plusieurs locutions, il décrit les excitations externes et les tensions internes, manifestations physiques ou psychologiques, qui influencent le comportement: crise de nerfs, taper sur les nerfs, à bout de nerfs. Plus précisément, une qualité de tempérament irritable, boule de nerfs, ou calme, nerfs d’acier. Au Québec, l’expression pogner les nerfs signifie «se mettre hors de soi, perdre son sang-froid ». Être sur le gros nerf traduit le fait d’être très agité. Les nerfs! est une formule d’appel au calme.
Au figuré, le mot développe le sens d’« encouragement à l’effort » dans l’exclamation du nerf! et d’« élément qui conditionne l’efficacité de quelque chose », nerf de la guerre.
Les dérivés sont nombreux: nervé, nerver, nervure, nervuré, nervurer, nervation, nervin, nervisme, nerveux, nervosité, nerveusement, innervé, innerver innervation. Énerver garde le sens de « couper les nerfs, priver d’énergie » jusqu’au 17e siècle. Cette valeur est éliminée puis remplacée par une notion nouvelle quasi opposée, « exciter, irriter les nerfs de quelqu’un », attestée dans énervant et énervement.
Devoir
Quelle expression désigne l’ensemble des procédés utilisés pour affaiblir le moral de l’ennemi durant un conflit au moyen de fausses nouvelles et de campagnes d’intimidation?
Réponse
Guerre des nerfs.