« Dans mes heures les plus sombres, quand je cherchais une main tendue pour me relever, j’ai trouvé une patte. » (Source : Facebook, avril 2024).
Patte, à l’origine, est une onomatopée formée sur le radical patt- qui évoque le bruit de deux objets qui se heurtent. Au 13e siècle, le mot élimine le vieux français poe, de même sens, issu du préceltique pauta en usage à l’Âge de fer, soit chez les peuples vivant vers 800 à 700 avant J.‑C. en Europe de l’Ouest.
Chez l’animal, il désigne chacun des membres ou appendices pairs et articulés qui prennent appui sur le sol et soutiennent le corps; assurant à la fois les fonctions de locomotion et, pour certains, de préhension : pattes d’un chien, pattes d’un chat, pattes de crabe, pattes d’insecte, pattes d’oiseau.
Chez l’humain, il s’applique comme substitut familier de « main » dans diverses expressions figurées : bas les pattes, « défense de toucher », graisser la patte, « corrompre », mettre la patte sur, « s’approprier de manière exclusive », montrer patte blanche, « démontrer sa bonne foi », tomber entre les pattes (de quelqu’un), « être sous la dépendance ou à la merci » (de quelqu’un). Mais aussi comme substitut de « pied » et de « jambe » : retomber sur ses pattes, « se rétablir habilement d’une situation critique », marcher à quatre pattes, « dans la position d’un animal », avoir un fil à la patte, « avoir des obligations, ne pas pouvoir agir librement », avoir une patte folle, « présenter une infirmité à la jambe », traîner la patte, « marcher avec difficulté ».
En horticulture, patte d’araignée désigne la nigelle des jardins; patte de lapin, l’orpin velu et le trèfle rouge; patte de lion, l’alchémille; patte de loup, le lycope commun. En boucherie, une patte est le crochet métallique servant à suspendre la viande. En musique, le petit instrument formé de cinq tire-lignes qui sert à tracer d’un seul coup les cinq lignes de la porte musicale. En habillement, patte d’épaule est synonyme d’épaulette. La patte d’ancre est la partie de l’ancre en forme de griffes qui est destinée à s’accrocher dans le fond de l’eau.
Parmi les dérivés figurent pattu « qui a de grosses pattes », patoche « grosse main » et patelette « petite patte se rabattant sur une poche de vêtement. ». Le dérivé verbal patiner signifiait « manier grossièrement » avec la spécialisation érotique de « caresser indiscrètement » à la fin du Moyen Âge et à l’époque de la Renaissance; valeurs perdues au profit de peloter.
Devoir
Trouvez quatre expressions formées avec patte par analogie d’aspect ou de forme.
| Ridules divergentes à l’angle de l’œil. | Pattes d’ _ _ _ . |
| Écriture dont les lettres sont très menues et très mal formées. | Pattes de m _ _ _ _ _ . |
| Pantalon dont le bas des jambes va en s’évasant. | Pantalon à pattes
d’é _ _ _ _ _ _ _ . |
| Houppette utilisée par les acteurs pour leur maquillage. | Patte de l _ _ _ _ _ . |
Réponse
| Ridules divergentes à l’angle de l’œil. | Pattes d’oie. |
| Écriture dont les lettres sont très menues et très mal formées. | Pattes de mouche. |
| Pantalon dont le bas des jambes va en s’évasant. | Pantalon à pattes d’éléphant. |
| Houppette utilisée par les acteurs pour leur maquillage. | Patte de lièvre. |
Le syntagme patte d’oie est formé au 16e siècle avec le sens de « difformité des nouveau-nés résultant de la soudure des doigts ou des orteils ». Le sens encore vivant de « ridules divergentes à l’angle de l’œil », par allusion à l’aspect d’une patte d’oie, se dégage au 17e siècle.