Donner le OK

O.K. s’écrit en majuscules avec ou sans points. L’expression est un exemple frappant d’erreur populaire qui a été reprise dans presque toutes les langues de la planète. À l’origine, elle est l’abréviation d’orl korrect, épellation fautive de l’anglo-américain all korrect, altération de all correct, littéralement « tout est bien », équivalent familier de l’anglais all right.

Ce type d’altération fantaisiste paraît avoir été usuel dès le début du 19e siècle sur la côte Est des États-Unis où l’on a écrit O.W. pour all right, interprété oll wright.

Attestée à Boston en 1839, la formule O.K. est popularisée par le président en exercice Van Buren comme slogan de sa campagne de 1840, par jeu de mots avec Old Kinderbrook, nom de sa résidence new-yorkaise.

L’expression polymorphe est reprise pendant les guerres mondiales, alors que les bulletins de l’armée faisaient état de zero‑killed, « zéro tués », abrégé en OK.

En français, elle devient rapidement un signe en vogue et prend une fréquence énorme après 1945, se substituant à d’accord, oui, ça va, ça convient, bien sûr, tout est au point, et à tout autre type de réponse positive dans la conversation. Elle est éventuellement renforcée par un synonyme: OK, c’est entendu!

 

Devoir

Dans l’extrait suivant du livre Dans mon village, il y a belle Lurette de Fred Pellerin, OK a été inséré à la place du mot d’origine, un synonyme utilisé familièrement au Québec. Quel est ce mot?

« Bustave Riopel, fier forgé comme un coq de clocher en beau cuivre luisant, s’était, un jour, piqué la girouette sur le pignon de la chapelle d’une bonne créature. (En d’autres mots : il s’était marié!) Depuis de nombreux printemps, l’artisan et sa femme partageaient leur vie dans la fidélité, l’obéissance, puis tout le kit.

Comme des ouailles à l’ouïe fine, le couple croyait dur comme fer en la parole du curé de la paroisse. Réguliers sur la dîme, confessés hebdomadairement, prenant congé le dimanche : tout allait pour le monde dans le meilleur des mieux. […] À vrai dire, dans tout ça, il y avait une chose qui clochait. Ah! Une petite chose de rien… Pas de la mauvaise volonté. Non! Tout était OK. En seulement, les Riopel n’avaient pas encore d’enfant. »

Réponse

« Bustave Riopel, fier forgé comme un coq de clocher en beau cuivre luisant, s’était, un jour, piqué la girouette sur le pignon de la chapelle d’une bonne créature. (En d’autres mots : il s’était marié!) Depuis de nombreux printemps, l’artisan et sa femme partageaient leur vie dans la fidélité, l’obéissance, puis tout le kit.

Comme des ouailles à l’ouïe fine, le couple croyait dur comme fer en la parole du curé de la paroisse. Réguliers sur la dîme, confessés hebdomadairement, prenant congé le dimanche : tout allait pour le monde dans le meilleur des mieux. […] À vrai dire, dans tout ça, il y avait une chose qui clochait. Ah! Une petite chose de rien… Pas de la mauvaise volonté. Non! Tout était tiguidou. En seulement, les Riopel n’avaient pas encore d’enfant. »

En français québécois familier, tiguidou, diguidou ou djiguidou est synonyme de « OK, d’accord, parfaitement ». Les trois variantes graphiques sont issues de l’anglais jig, « gabarit » et do, « faire ».

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