Jouer gagnant

Gagner est la réfection graphique de gaigner au 16e siècle et de gaaignier au 12e siècle. Le verbe est issu du francique waidanjan qui signifie, à l’origine, « se procurer de la nourriture », « faire paître le bétail », sens conservé dans l’allemand Weide « pâturage ».

Il prend rapidement la valeur de « s’assurer un profit » par un travail, par une activité: gagner sa vie; ou par le jeu, par un hasard favorable: gagner à la Bourse.

Par extension, il signifie « acquérir un avantage »: gagner du temps, gagner au change; d’où « mériter », « obtenir les dispositions favorables d’autrui »: gagner la confiance de quelqu’un.

De l’idée d’« obtenir » découle celle d’« atteindre » en se déplaçant: gagner le large; ou en s’étendant: gagné de sommeil. Parallèlement, il s’emploie pour l’« emporter » dans une rivalité au jeu, dans un procès ou une compétition sportive: gagner un pari, gagner la bataille, gagner la Coupe Stanley.

Parmi les dérivés et les composés figurent gain, regain, regagner, gagnable, gagnage, gagnant, gagne-pain, gagne-petit. En argot, une gagneuse est une prostituée qui rapporte beaucoup. Sous l’influence de l’anglais winner, gagneur désigne une personne combative qui cherche à réussir, à dominer.

 

Devoir

Au Québec, gagner son ciel signifie « faire quelque chose de désagréable par obligation, par devoir », ou « faire quelque chose par bonté d’âme ». Mais que signifient les expressions gagner une patate en Haïti et gagner l’enceinte au Bénin?

Réponse

En Haïti, gagner une patate, correspond à gagner son pain, gagner sa vie.

Au Bénin, gagner l’enceinte n’est pas synonyme de gagner le Centre Bell pour y voir jouer le Canadien mais ce qui arrive à une femme lorsqu’un homme l’a « enceintée », action dont le résultat est de gagner petit, « avoir un enfant ».

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