Esprit de Noël

Noël est issu, par évolution phonétique et modification vocalique, du latin natalis « de naissance ».

Le /o/ s’explique par dissimulation des deux /a/ de natalis et le tréma, attesté en 1718, note la diérèse marquant, en linguistique, une prononciation en deux syllabes distinctes de deux voyelles successives d’un même mot: ma‑ïs, nu‑age.

Le mot désigne la fête chrétienne célébrée le 25 décembre, en commémoration de la naissance du Christ: crèche de Noël, cantique de Noël, veille de Noël; célébration qui s’est superposée à la fête païenne du dieu babylonien Mythra, descendu sur terre un 25 décembre pour donner aux hommes, sur ordre du Soleil, la végétation, donc la vie.

Au 19e siècle s’éveille en Occident un désir de superposer au merveilleux religieux un merveilleux plus large, illustrant la mutation d’une société qui brasse les nationalités d’origines diverses et cherche des mythes unificateurs. Noël prend le sens de « période de réjouissances »: vacances de Noël; donnant lieu à des désignations stables: cadeau de Noël, arbre de Noël, bûche de Noël.

Père Noël, personnage imaginaire consensuel, apparaît aux États-Unis, concurrencé par un culte de Saint-Nicolas en Europe. Croire au père Noël signifie « être très naïf, se faire des illusions ».

JOYEUX NOËL!

 

Devoir

Noël s’emploie au masculin; c’est une faute de l’utiliser au féminin, avec une minuscule ou au pluriel. Vrai ou faux?

Réponse

Faux. Noël, quand il désigne la fête religieuse, s’écrit au masculin avec une majuscule. Le nom s’écrit avec une minuscule quand il désigne un cantique de Noël: chanter des noëls. Il est féminin dans la Noël, construction elliptique de l’expression la (fête de) Noël, passer la Noël à la campagne. Il peut s’écrire au pluriel selon le contexte: les Noëls de mon enfance. Il ne prend pas d’article défini singulier quand le nom masculin de la fête s’emploie seul: Noël approche, à Noël; mais peut prendre un article quand le mot est qualifié: le prochain Noël, un Noël enneigé.

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