Gros câlins, gros bisous

Le verbe câliner est attesté depuis la fin du 16e siècle. Il vient du latin populaire calina de calere « être chaud », proche de calor « chaleur », qui produira calorifère : chaud comme un calorifère, qualité peu romantique chez un homme mais particulièrement appréciée d’une amoureuse l’hiver. Le normand caliner lui donne le sens de « faire des éclairs de chaleur ». Dans ce dialecte, il se dit aussi des animaux qui se reposent à l’ombre pendant les grandes touffeurs de l’été.

En français, l’évolution sémantique de « réchauffer » à « cajoler », et « se tenir dans l’indolence, prendre ses aises » à « dorloter, bercer de regards tendres, de paroles enjôleuses » semble naturelle.

Le dérivé câlin « acte affectueux, échange de caresses », apparaît au 19e siècle en même temps que l’accès circonflexe : faire un câlin. À son tour, il fournit câlinerie, câlinage et câlinement.

Bisou est un dérivé de bise lui-même issu du verbe biser, une forme dialectale peu usitée de l’Ouest de la France et synonyme familier de baiser « embrasser ». Faire la bise, expression très usuelle employée autant à propos du baiser amoureux que du baiser de politesse, ne s’emploie pas dans un contexte érotique. Surtout pas avec la langue. Au Québec et en Suisse, donner un bec, expression attestée depuis 1867, est synonyme de « faire la bise, donner un bisou ».

Pour la Saint-Valentin, mon minou
Gros câlins, gros bisous!

 

Devoir

Au Québec, comment désigne-t-on le baiser que l’on donne en pinçant les deux joues d’une personne?

  • Bec pincé
  • Bec à pincettes
  • Pince-baiser

Réponse

Bec à pincettes. De nos jours, ce genre de baiser quelque peu douloureux n’est plus guère « administré » que par les grands-parents ou les tantes et les oncles nonagénaires privés de leurs dents.