Manières de voir

Le mot manière vient du latin videre « percevoir par la vue », étymon lui-même issu de la racine indoeuropéenne weid- indiquant la vision en tant qu’accès à la connaissance.

En français, il est l’aboutissement d’une évolution phonétique attestée par les formes veder (980), vedeir (1080), veeir, (1155) et veoir (1200). Son orthographe définitive est attestée depuis 1636.

De nos jours, ces principaux sens reprennent l’ensemble des acceptions du latin. Ceux de « percevoir les images des objets par le sens de la vue » : avoir des yeux pour voir et des oreilles pour entendre. Naître : voir le jour. Connaître : voir clair, « être perspicace », voir de loin, « avoir de la pénétration », voir du pays. Montrer : laisser voir. Percevoir : voir Dieu. Défier : fais donc ça pour voir! Témoigner : en avoir vu d’autres, on aura tout vu. Fréquenter ou visiter: voir une femme, au sens d’« avoir des relations charnelles avec elle. », voir un médecin. Supporter (ou pas): je ne peux pas le voir en peinture. Regarder : voir un film; avec intérêt : voir de plus près; par dérision : va voir là-bas si j’y suis. Se faire une opinion sur quelque chose : qui vivra verra. Subir, éprouver : j’en ai vu d’autres, j’ai vu pire, voir la mort de près. Représenter par la pensée : voir grand, voir tout en noir, voir en rêve.

Voyons! s’emploie en manière de reproche, d’étonnement ou constitue un rappel à l’ordre, à la raison. Ben voyons marque le doute, la dérision. En français québécois on dira aussi voyons donc. Voyez ou vois-tu en incise, sert à attirer l’attention. Que vois-je? marque la surprise.

Ses dérivés produisent de nombreuses locutions. Vu comme au vu de tous « au grand jour », du déjà vu, ni vu ni connu. Vue comme à vue d’œil, garde à vue, point de vue. Voyant, voyance, voyeur, voyeurisme, revoir, revue comme passer les troupes en revue, prévoir, entrevoir, entrevue.

 

Devoir

Quelle expression populaire formée sur le verbe voir signifie « au revoir »?

À la re _ _ _ _ _ _

Réponse

À la revoyure figure parmi les manières orales de dire « au revoir » mais aussi de conclure une rencontre avec quelqu’un que l’on est amené à revoir. L’expression est attestée depuis 1821 avec ses variantes à la revoyeure et à la revoyance, qui peut aussi vouloir dire « adieu », sans que l’on soit certains de se revoir. Les trois sont désuètes de nos jours.