Huiiiit

J’étais à quatre pattes en train d’arracher les mauvaises herbes entre les pierres de la terrasse. Une lutte bien vaine mais qui m’aide à développer les muscles de mes genoux, une partie moins athlétique chez moi.

J’ai entendu cet oiseau chanter: huiiiit, huiiiit, huiiiit, huiiiit, huiiiit, huiiiit. C’était joli. J’ai relevé la tête, l’apercevant au milieu du lilas, gorge rouge parmi les fleurs mauves. Probablement, un merle d’Amérique.

J’ai tenté d’imiter son chant; il a changé de branche. L’aurais-je vexé, me suis-je dit, en pleine parade nuptiale? Car, chez les oiseaux comme chez les humains, c’est le mâle qui fait généralement les premiers pas. Et son but est clair: attirer une partenaire et la convaincre de s’accoupler avec lui.

Les humains usent de termes plutôt communs pour décrire l’acte sexuel: ils font l’amour, baisent, copulent ou forniquent. Mais qu’en est-il des animaux? Disons que le vocabulaire intime est plus expressif. Ainsi, les oiseaux s’apparient, les poissons frayent, les béliers luttent, les étalons et les taureaux montent ou saillissent et les lapins ou les lièvres… bouquinent.

Et si, de plaisir, ils émettent en même temps quelques bruits grivois, ça donne ceci: les alouettes turlutent, les aigles glapissent, les canards nasillent, les geais cajolent, les hirondelles gazouillent, les chameaux blatèrent, les cochons grouinent, les dindons glougloutent, les perdrix gloussent, les paons braillent, les marmottes sifflent, les tigres feulent, les zèbres hennissent, les loups hurlent, les jars jargonnent, les ours grondent, les sangliers grommellent et les perroquets, bien sûr, ils causent!

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