Crever est issu du latin crepare, qui appartient au groupe de mots formés de la cellule phonique /kr/. Représentée en grec, en sanskrit et en vieux slave, elle a le sens de « crier » et « se fendre bruyamment ».
Très tôt, en construction intransitive, le verbe est employé pour les êtres vivants au sens de « mourir ». Au 17e siècle, il apparaît dans le langage poétique alors qu’il est aujourd’hui péjoratif et agressif. Il signifie aussi « éclater » comme dans crever de rire.
La forme pronominale se crever est employée au sens de « se fatiguer ». Zola, au 19e siècle, introduit dans l’usage populaire le participe présent crevant pour « ce qui fait mourir de fatigue ».
On compte aussi parmi ses dérivés crevable et son antonyme increvable, crevaille, crevure, crevaison, crevasse et crève-coeur.
Crevée est utilisé en Suisse au sens de « bavure, maladresse ». Edmond et Jules Huot de Goncourt (les Prix Goncourt, c’est eux) l’ont aussi employé fort joliment au féminin en 1867 dans leur roman Manette Salomon : « (…) tout le désolé de la pluie, une trombe dans le buisson, la crevée de l’ondée au bout d’un champ. »
Devoir
Trouver trois expressions formées avec le verbe crever d’après leur description.
Description | Expression |
Être bien en vue, tout proche, être évident | |
Au cinéma, manifester dans un jeu une grande intensité d’expression | |
Dépérir faute de se nourrir |
Réponse
Description | Expression |
Être bien en vue, tout proche, être évident | Crever les yeux |
Au cinéma, manifester dans un jeu une grande intensité d’expression | Crever l’écran |
Dépérir faute de se nourrir | Crever de faim |