La naine et le teckel

Je prends souvent des voies secondaires pour me rendre en auto à l’épicerie. Pour éviter les rues principales où il y a congestion et celles où il y a des travaux. Soit, dans mon quartier, les cinq rues sur 350 où l’on peut rouler encore normalement. Au coin de Marseille et Granby, où circulent plus de piétons que d’autos, j’ai vu cette dame, une naine, qui promenait son chien, un teckel. Bas sur pattes tous les deux; jambes arquées tous les deux.

Croyez que je n’ai rien contre les petites personnes. Tyrion est mon personnage préféré dans la série Le trône de fer. Patrick Huard a d’ailleurs bien résumé, dans l’un de ses numéros, ce que les nains doivent penser des gens de taille normale qui jaugent leurs états d’âme: « Petites personnes ou nains, nous autres, ça nous passe 6 pieds par-dessus la tête. »

Bref, j’en ai conclu que cette dame avait choisi un chien-saucisse à son image: intelligent, curieux, espiègle, que rien n’effraie, surtout pas le ridicule, comique et qui préfère par-dessus tout passer du temps avec l’être envers qui il sera dévoué toute sa vie. Peu de mariages se passent si bien et durent si longtemps.

Je n’ai pas vu de nain qui promenait un pitbull. Mais j’ai vu un pitbull qui se léchait les babines…

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