Les affres de la création

Affres est issu du gotique aifr, « horrible, terrible » par l’ancien provençal afre, « horreur, épouvante ».

Il signifie d’abord « effroi » puis, par extension, « angoisse née d’inquiétudes intellectuelles, morales, psychologiques »: les affres du désespoir, les affres du doute, les affres de l’amour, les « tourments provoqués par l’amour ».

L’emploi au singulier est limité au domaine littéraire, notamment en poésie.

(La ville)
Victorieuse, elle absorbe la terre
Vaincue, elle est l’affre de l’univers.
(Émile Verhaeren, Les villes tentaculaires)

Dans les romans, les personnages y sont « en proie » à tout propos, plongés dans les affres de l’attente, de la création, de la jalousie, du désir, du vice, de la drogue, de la faim, de la torture, de la douleur, de la peur, de la nuit, de l’agonie, de la mort.

Le sens du dérivé affreux « propre à inspirer de l’effroi », cauchemar affreux, s’est affaibli à « qui dégoûte, repoussant »: visage affreux; « qui inspire une extrême réprobation morale »: crime affreux; « très laid »: style affreux; « très mauvais »: temps affreux. Par exagération, il exprime un reproche mondain, badin ou sentimental: conduite affreuse. L’adverbe affreusement revêt les valeurs de l’adjectif.

 

Devoir

Au Québec, quel mot d’emploi familier se dit parfois pour « horreur, chose affreuse »?

Réponse

Affreuseté, équivalent, en France, de mocheté, « personne ou chose laide ».

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