Lire l’heur

Heur est issu du latin classique augurium « présage », favorable ou non, d’où « chance », bonne ou mauvaise.

En ancien français, le mot prend le sens de « fatalité heureuse ». Aujourd’hui, il ne subsiste que dans la locution avoir l’heur de plaire à quelqu’un, « avoir la chance de plaire à quelqu’un ».

Heureusement, ses dérivés sont bien vivants. Heureux a le sens général de « qui connaît le bonheur »: avoir tout pour être heureux; « qui bénéficie d’un destin favorable »: avoir la main heureuse. Heureuseté, « état de ce qui est heureux », n’est pratiquement plus en usage. Bienheureux a le sens de « très heureux ». Dans le vocabulaire religieux, il désigne une personne qui jouit de la béatitude.

Bonheur signifie « état moral d’une personne heureuse » et « chance », sens que l’on retrouve dans les locutions porter bonheur et par bonheur.

Malheur se dit pour décrire une situation pénible, douloureuse. Il a formé le proverbe à quelque chose malheur est bon et quelques locutions: porter malheur, malheur à, pour mon malheur. L’interjection malheur! exprime le désespoir ou le désappointement face au mauvais sort. Comme Chiche!, Mon Dieu!, Non!, Pardi!, Zut!, Hélas!, Saperlipopette! Mais aussi, si vous vouliez « sortir le méchant », comme disent les Québécois: Bâtard! et Maudite marde!

 

Devoir

Au 19e siècle, une expression apparaît en argot du spectacle, par allusion aux manifestations de la salle et par antiphrase, qui se dit depuis couramment pour « remporter un énorme succès ». Laquelle?

Réponse

Faire un malheur. L’antiphrase est une figure de style qui consiste à dire le contraire de ce l’on pense, par ironie ou par euphémisme.

Exemples :
Félicitations! (pour reprocher à quelqu’un une bêtise)
Quelle générosité! (pour souligner la mesquinerie de quelqu’un)
Tout le monde connaît sa grande bravoure. (pour parler de quelqu’un de lâche)

Répondre au devoir ou commenter