Le mot magasin est emprunté à l’arabe makhâzin, « entrepôt », du verbe khazana « rassembler, amasser », par l’intermédiaire de l’italien magazzino ou du provençal.
Ce premier sens, « entrepôt de matières premières, de produits, de pièces », s’est maintenu jusqu’à nos jours : magasin à grains, magasin des décors, magasin d’armes. Il s’applique ensuite à un établissement commercial où l’on expose des marchandises en vue de les vendre : magasin d’alimentation, magasin de disques, grand magasin.
Il s’enrichit d’emplois techniques, désignant la cavité d’une arme à feu recevant les cartouches : magasin d’un fusil; et le boîtier recevant les bobines de pellicule à impressionner : magasin d’un appareil photo.
Le dérivé emmagasiner ajoute à l’emploi strict de « mettre en magasin » le sens plus général de « mettre en réserve » et le sens figuré « mettre en mémoire ». Il a produit emmagasinage et emmagasinement.
Magasiner est une création québécoise qui correspond à l’anglais to shop « faire des courses, des emplettes, du lèche-vitrines », « négocier » : magasiner une auto. Son dérivé magasinage sert d’équivalent à l’anglicisme shopping, lequel est employé couramment en France. Un magasinier ou une magasinière est une personne responsable d’un magasin de pièces, de fournitures dans une grande entreprise.
Devoir
Magasin et magazine viennent du même mot arabe makhâzin. Vrai ou faux?
Réponse
Vrai. Ils sont cependant apparus en français en deux temps, à plusieurs siècles d’intervalle. Magasin à la fin du Moyen Âge, par l’intermédiaire de l’italien ou du provençal, et magazine à la fin du 18e siècle avec le nouveau sens de « revue illustrée », par l’anglais qui, en fait, l’avait lui-même emprunté auparavant au français mais avec le sens de « collection ».
Aujourd’hui, magazine revêt le sens de « publication périodique, généralement illustrée traitant de sujets divers » : magazine de jardinage; et d’« émission périodique de radio, de télévision traitant régulièrement de certains sujets » : magazine culturel.