Mise en chantier

Chantier résulte de l’évolution phonétique du latin canterius, proprement « mauvais cheval de charge ».

Le mot réalise, par métaphore, les sens techniques de « chevron, support, étai », désignant, en particulier, les morceaux de bois sur lesquelles on pose les tonneaux dans un cellier, dans une cave: mettre du vin en chantier; la pièce servant à stabiliser des ballots; la cale supportant l’objet que l’on veut fabriquer: navire sur le chantier.

Par figure, mettre en chantier signifie « commencer un ouvrage, mettre en train »; la locution est remotivée avec l’idée de « vaste travail en progression »: chantier de l’Internet.

Dans l’usage moderne, le mot désigne le lieu où sont entassés des matériaux, où l’on procède à des travaux: chantier de construction, chantier de démolition, chantier du métro; ainsi qu’un site en désordre: quel chantier! 

En français du Canada, sous l’influence de l’anglais shanty, il décrit une exploitation forestière, l’habitation réservée aux bûcherons, appelée anciennement « campe »: homme de chantier. Le québécisme faire chantier signifie « diriger un chantier, travailler dans une exploitation forestière »: « Il leur apprenait l’histoire d’autrefois […] toutes les vieilles aventures de l’époque des cageux et l’ère héroïque des chantiers. » (Philippe Panneton, dit Ringuet, 1885-1960).

 

Devoir

Bûcheronner est un québécisme. Vrai ou faux?

Réponse

Faux. Rare, le verbe bûcheronner signifie « abattre des arbres à titre professionnel, faire le travail de bûcheron ». Par contre, bûcher, « couper du bois », est un québécisme et manger comme un bûcheron, « s’empiffrer », est une expression québécoise.

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