Mon corps, bibliothèque sans fond

L’acide désoxyribonucléique est une macromolécule biologique présente dans toutes les cellules des formes de vie connues… (À des fins de raccourcissement des phrases et pour éviter que nos distingués lecteurs, qui lisent à haute voix, ne souffrent d’une foulure de la langue, l’emploi du sigle de l’acide désoxyribonucléique, d’usage commun, prévaudra dans ce billet: ADN).

L’ADN est composé de deux brins formant une boucle à double hélice dont la séquence contient toute l’information génétique, appelée génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres vivants.

Les propriétés de stockage de la double hélice sont manifestes pour les généticiens: résiste aux réactions de clivage; information dupliquée sur les deux brins, ce qui permet de réparer un brin endommagé à partir de l’autre resté intact; information génétique « réplicable » en une autre double hélice identique à la première.

L’ADN qui joue le rôle de support de l’information génétique. Pas étonnant que les chercheurs soient tentés d’y recourir pour stocker l’information numérique dont la production est devenue hors de contrôle.

L’ADN présente l’avantage d’une densité de stockage de l’information prodigieuse par rapport à celle des médias traditionnels: par exemple, 400 milliards de fois supérieure à un DVD par unité de masse. Ainsi toute l’information numérique produite en 2017 sur la planète pourrait être conservée sur des brins d’ADN encapsulés dans des tubes de silice qui entreraient dans le coffre d’une Volkswagen Coccinelle 1966. Et l’information demeurerait lisible pendant des millénaires.

J’offre donc mon corps d’ex-bibliothécaire à la science, du moins un petit bout de ses cellules vivantes, afin qu’il devienne le réceptacle de toutes les connaissances de l’humanité pour l’année 2018. Qui sait, je pourrais être élu « Homme de l’année » devant Justin Trudeau, Angela Merkel et Alexandre Charbonneau.

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