Mercredi 20 h. Je pitonne sur la chaîne 641, Séries +, en espérant tomber sur un nouvel épisode de Élémentaire avec Sherlock Holmes, mon émission préférée ces jours-ci. Hélas, on diffuse Code Black, que je n’ai jamais vue. Ça se passe à l’Urgence d’un hôpital, comprends-tu, à Los Angeles précisément, où le personnel médical se démène comme le diable dans l’eau bénite pour offrir des soins à des patients qui débarquent à pleines portes des ambulances.
Parmi eux, un père et sa fille victimes d’un accident d’auto. L’ado de 15 ans s’en tire plutôt bien, des éclats de vitre au visage qu’un interne lui enlève sans douleur. Mais le père est très mal en point. Les médecins et les infirmières bourdonnent autour de lui mais n’arrivent pas à lui sauver la vie. La boss des médecins annonce à sa fille que c’est terminé pour son père, que ses fonctions cérébrales ne répondent plus à aucun stimuli, qu’il est maintenu en vie artificiellement.
Or il a signé ses papiers de don d’organes. Avant de le débrancher, elle annonce à l’ado que son père devenu légume sera opéré afin d’en prélever le coeur. L’ado se rebiffe. Pas question de toucher à son père. Elle hurle, elle pleure, elle frappe, elle mord, elle crache, elle s’effondre. Un médecin la prend dans ses bras et la console.
Quelques jours plus tard, l’ado revient à l’hôpital. Elle entre dans la chambre d’une fille du même âge qu’elle. La patiente lui sourit et lui dit d’approcher. L’ado hésite mais finit par s’avancer. La jeune fille lui prend alors tout doucement la tête et la dépose sur son coeur. Le coeur de son père. Papa?