Chauffer la couenne

Couenne est issu, par évolution phonétique, du latin populaire cutinna, altération de cutina, dérivé du latin classique cutis « peau ». Il est attesté au 13e siècle sous les formes cöane et coenne. Le mot décrit d’abord la peau de crocodile mais se spécialise très tôt pour « peau de porc flambée et raclée ».

L’usage populaire l’associe à la peau humaine, risquer sa couenne. L’expression avoir la barbe en couenne de lard décrit le fait d’avoir la barbe courte, dure et piquante. Frotter la couenne signifie familièrement « baiser », synonyme de plusieurs autres expressions truculentes, toutes usuelles au 17e siècle: danser le branle du loup, tirer un coup, faire la chosette, connaître charnellement, faire le cricon criquette, manger de la chair crue, dauber des fesses, bailler du foin à la mule, remuer le gigot, haler du dos, ravauder, rembourrer le bas, jouer à cul contre pointe, danser sur le ventre, jouer au trou madame, jouer des orgues, hocher l’arbre pour en avoir du fruit, fringuer, fourgonner, fouailler.

Au 19e siècle, en médecine, le mot décrit des taches brunes, saillantes, dures, couvertes de poils raides à la surface de la peau. En Suisse romande (française), il désigne la croûte d’un fromage à pâte dure.

Au Québec, l’expression avoir la couenne dure ou avoir la couenne épaisse signifie avoir les nerfs solides, être coriace, endurci, résistant. La forme pronominale se faire chauffer la couenne exprime l’idée de prendre du soleil mais revêt aussi le sens de « se faire réprimander, recevoir une fessée » et « se faire pousser dans le dos, se faire talonner, être pressé par quelqu’un de faire quelque chose ».

 

Devoir:

Au 19e siècle, quel métier exerçait le gratte-couenne?

Réponse

Barbier. Gratte-couenne, celui qui gratte la peau.

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