Plate-forme

Plat est issu du latin populaire plattus, lui-même emprunté au grec platus « étendu, large, plan ».

Le mot qualifie un objet dont la surface est unie et plane: sol plat, toit plat; dont la courbure, le modelé ou le relief sont peu accentués: nœud plat, nez plat, téléviseur à écran plat.

Au figuré, il qualifie un état, une situation où rien de notable ne se produit: calme plat; ce qui manque d’originalité, d’attrait, de saveur: style plat, manière plate, vin plat; le caractère d’une personne qui montre de la servilité: faire de plates excuses, « présenter des excuses avec un excès d’humilité qui marque la bassesse ». Être à plat signifie « être déprimé, manquer d’énergie ».

Le substantif platitude et l’adverbe platement s’appliquent à l’absence d’originalité, à la médiocrité intellectuelle d’un discours, d’un style, d’une production de l’esprit.

Au Québec, par évolution sémantique de l’idée d’« absence de saveur » et de « situation sans relief », il décrit ce qui est ennuyeux, sans intérêt, terne, sans éclat, assommant: journée plate, vie plate, plate par bouts, plate à mort, « ennuyeux à mourir ». Une farce plate est une mauvaise plaisanterie, une plaisanterie d’un goût douteux ou déplacée.

 

Devoir

Quel autre québécisme, issu de l’anglais, a aussi, au figuré, la valeur de « terne, fade, sans éclat, sans panache, ennuyeux »?

Réponse

Drabe, un emploi direct à l’anglais drab « beige, terne, morne ». Le mot s’est écrit drab jusqu’aux années 1970; ensuite la variante francisée drabe s’est imposée dans la population en général mais aussi chez les lettrés avec le sens figuré de « qui est dépourvu d’intérêt, qui est terne, moche, ennuyeux »: personne drabe, vie drabe, matin drabe, équivalent moins usité aujourd’hui de plate.

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