Quelqu’un d’autre

Il y avait cette promotion à la Librairie Raffin: à l’achat de deux livres de la collection Folio de Gallimard, on m’en donnait un gratuit. J’ai choisi au hasard dans la pile. Quelqu’un d’autre de Tonino Benacquista. Ce fut le meilleur des trois.

C’est l’histoire, comprends-tu, de deux inconnus dans un bar, Thierry et Nicolas, qui se lancent un défi singulier: devenir quelqu’un d’autre dans trois ans. Ça implique de changer de nom, de personnalité, de blonde, d’emploi, même d’apparence. Au risque, à la fin, de se trouver soi-même, pour le meilleur ou pour le pire. J’ai retenu des passages qui ont trait à Nicolas, un pissou qui devient fonceur, même frondeur, lorsqu’il s’adonne aux plaisirs de l’alcool.

(Nicolas, après une méchante cuite alors qu’il est encore un peu dans les vaps)
Nicolas manquait de force intérieure pour survivre à tant de tristesse; la première cuite de sa vie serait la dernière.

(Faux. Nicolas se découvre un goût immodéré pour les vins et spiritueux)
Fallait-il que la bouche ne soit qu’une plaie ouverte pour la soigner à l’alcool.

(Nicolas après sa rencontre avec Lorraine au moment où les deux tombent amoureux… l’un de l’autre, faut-il le préciser)
Ils avaient franchi plusieurs caps mais celui-là était l’un des plus délicieux; ce moment où chacun sent que l’autre n’a aucune envie d’être ailleurs.

(Nicolas définitivement amoureux avec Lorraine dormant à ses côtés)
Il se mit à rêver d’un lendemain où l’essentiel serait toujours présent à son réveil.

(Nicolas qui se sent de plus en confiance grâce à Lorraine et qui a la réplique facile face à son boss dont il finira par prendre la place)
D’où lui venait cette aisance de funambule sur le fil de l’instant.

(Nicolas buvant toujours plus que Lorraine a plaqué)
Il commanda une autre bouteille en se disant qu’à force d’en ouvrir, il finirait par trouver le message d’un naufragé, la carte d’un trésor, le secret du bonheur.

(L’ex-patron le coince dans la rue un couteau à la main; c’est la partie où tout va mal pour Nicolas)
Je (l’ex-patron) n’ai jamais fait autre chose que travailler. Je suis de cette école-là. Je pouvais encore durer dix ou quinze ans. On m’a expliqué que je n’étais pas recyclable. La plupart des déchets le sont.

(Nicolas que l’ex-patron vient de poignarder et qui croit que sa vie se termine)
La nuit tombait, bien trop tôt pour la saison.

Mais l’histoire finit bien. Nicolas s’en sort avec une opération et quelques points de suture qui le rendent plus sexy (tiens, ça me rappelle quelqu’un opéré récemment pour une hernie ombilicale). Il quitte son emploi et se met à inventer des produits de grande consommation qui le rendront riche. Lorraine lui revient et ils ne boiront plus qu’ensemble, modérément.

 

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