« Chéri, je commence la cure minceur, il faut que tu m’encourages. » « Vas-y ma grosse! »
Mince vient du latin minutiare « réduire, affiner », dérivé de minutus « petit, menu ». Déverbal, fin 11e siècle, de l’ancien verbe mincer « couper en petits morceaux », d’usage surtout culinaire, qui s’est effacé au 16e siècle au profit d’émincer. L’adjectif s’oppose à épais : mince comme pelure d’oignon. Et à large : mince rayon du jour. Il qualifie une personne aux formes étroites lui donnant une impression de finesse : femme mince. Depuis le 19e siècle, il s’applique comme exclamation d’étonnement, de surprise, souvent employée par euphémisme de merde : Mince alors! Ou par antiphrase, exprimant la déception, la contrariété : Mince de partie de plaisir! Au Québec, l’expression vieillie être épais dans le plus mince désigne une personne stupide, jusque dans ses infimes recoins : « Regardez-moi ça : des tranches d’un pouce. » « C’est pôpa qui les a coupées tantôt. » « J’aurais dû y penser : les hommes, c’est épais dans le plus mince! » (Gratien Gélinas, Les Fridolinades, 1938-1946).
Le motl produit minceur, d’abord minceté au 16e siècle, « caractère de ce qui est de faible épaisseur » : minceur d’une feuille de papier; par métaphore : minceur d’une amitié. « Vêtu d’une étoffe souple et blanchâtre comme je n’aurais jamais cru qu’un homme eût osé en porter, et dont la minceur n’évoquait pas moins que le frais de la salle à manger, la chaleur et le beau temps du dehors, il marchait vite. » (Marcel Proust, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1918). Qui qualifie le caractère ou l’état de ce qui est fin, élancé, en particulier chez les humains : cure de minceur. « Mgr Hertzog apparut ensuite, douce figure à cheveux de neige et, dans sa soutane strictement noire, d’une minceur osseuse d’adolescent. » (Joseph Malègue, Augustin ou Le maître est là, 1933). Dans des expressions en apposition, séparées ou non par un tiret : régime minceur, médicaments minceur, menus-minceur. Il correspond à ce qui est insignifiant, à ce qui manque de consistance : minceur d’un fait, minceur d’un résultat, minceur des preuves.
Les autres dérivés sont le diminutif peu usité mincet, mincir, minci, amincir, amincissant/ante, amincissement, amincisseur/euse.
Devoir
Sur minutus, le latin populaire a formé le verbe minutiare « réduire, affiner » qui a donné au français deux verbes, mincer et un autre. Trouvez lequel d’après sa définition : « Façonner une pièce de bois. »
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Réponse
Menuiser, soit amincir, diminuer l’épaisseur d’une pièce de bois. De menuiser nous reste menuisier, celui qui menuise, qui dégrossit, qui façonne un objet de menuiserie, et le verbe composé amenuiser, « rendre plus mince, plus fin » et, au figuré, « diminuer l’importance. »