S’armer de patience

Le mot patience est un emprunt au latin patientia « action d’endurer ».

Il désigne la vertu qui consiste à supporter sans révolte et sans colère les désagréments, les malheurs de la vie, les défauts, les actions d’autrui : patience d’ange; l’aptitude à persévérer dans une activité malgré les difficultés rencontrées : ouvrage de patience; la disposition d’esprit d’une personne qui sait attendre ce qui tarde, en gardant son calme et son sang-froid, réalisée dans la locution prendre patience et en emploi interjectif : patience! Il s’applique à une réussite aux cartes : jeu de patience.

Patient, du latin patiens « endurant », qualifie la personne qui supporte avec constance les défauts d’autrui, qui souffre sans murmurer les adversités et les contrariétés, qui sait attendre, qui n’abandonne pas. Il est substantivé pour désigner spécialement une personne qui subit ou va subir une opération chirurgicale, le malade qui est l’objet d’un traitement, d’un examen médical. Toutes les valeurs de patient se retrouvent dans son dérivé patiemment.

Patienter s’ordonne entièrement à la valeur temporelle d’« attendre ». Impatient a pris le sens moderne de « qui est incapable de se contenir », formant impatiemment, impatienter, impatience et impatientant, « qui cause une irritation passagère ».

 

Devoir

Si patience est un emprunt au latin patientia, de patiens, participe présent de pati « subir, endurer », quel autre mot, issu du même étymon, sert à désigner, en histoire religieuse et chrétienne, la souffrance physique?

P _ _ _ _ _ n

Réponse

Passion de passio, « le fait d’endurer », formé sur passus, le participe passé de pati. Le terme a servi surtout à traduire, en latin ecclésiastique ou philosophique, le grec pathos, « le fait de subir », désignant l’ensemble des souffrances et supplices qui ont précédé et accompagné la mort du Christ : Semaine de la Passion, Dimanche de la Passion, le dimanche avant Pâques où est commémorée la crucifixion. Complètement affranchi de cette valeur de passivité, le mot a pris ensuite, dans l’usage courant, le sens actif de « mouvement, affection, sentiment de l’âme », « émotion puissante qui domine la raison » : amour-passion.