Se fendre en quatre

Fendre est l’aboutissement du latin findere « ouvrir, diviser ». Le verbe signifie « couper avec force un corps solide, le plus souvent dans le sens de la longueur: fendre du bois.

Par analogie, il prend le sens de « pénétrer une matière en séparant »: la charrue fend la terre; « s’ouvrir un chemin à travers un fluide »: le navire fend les flots; ou une masse: la star fend la foule. Par métaphore, il désigne le fait d’éprouver un vif sentiment de pitié, de déchirement: fendre le cœur, fendre l’âme.

La forme pronominale se fendre signifie « se couvrir de fentes, s’ouvrir, se crevasser, se fissurer, se lézarder » et, en escrime, « porter vivement une jambe au loin en avant pour toucher l’adversaire ».

Sur le verbe sont construits les préfixés pourfendre « fendre avec un sabre » d’où figurément « mettre à mal » et refendre, les termes techniques fendeur, fenderie, fendoir, fendage, le diminutif fendiller, qui a donné fendillement, fente et fendu.

Fendant désigne d’abord un coup d’épée donné de haut en bas. L’emploi de l’adjectif au sens de « personne arrogante, prétentieuse » est vieilli dans la francophonie mais familier au Québec: air fendant.

 

Devoir

Nommez trois mots proches par leur étymologie de fente.

Fi _ _ ion
Fi _ _ ure
Fe _ _ e

Réponse

Fente est issu de findita, le participe passé féminin du verbe latin findere. Cette forme est tardive. Antérieurement, le participe de findere était fissus d’où découlent fission et fissure. Par ailleurs, les Romains nommaient fissa, « la fente », le postérieur humain qui paraît incontestablement fendu; l’étymon a donné fesse en français avec un petit déplacement de sens du sillon médian au renflement latéral.

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