Temps d’arrêt

Le verbe arrêter vient du latin populaire arrestare formé, au 11siècle, sur le latin classique restare, « être immobile », « rester ». En français, il développe divers sens : « cesser d’avancer », « prendre fin, en parlant d’un tournoi », « empêcher de bouger », « confisquer des biens », « capturer », « suspendre une activité, un processus. »

Le déverbal arrêt, orthographié d’abord arrest puis arest, constitue son principal dérivé. Il désigne l’action d’interrompre une situation, l’état qui en résulte : arrêt de travail, arrêt du cœur, arrêt pipi. Le point où doivent s’arrêter les voitures et les véhicules de transport en commun : arrêt obligatoire, arrêt d’autobus. Un dispositif de sûreté pour les armes à feu : arrêt d’un fusil; et les couteaux à lame pliante : cran d’arrêt.

Une sanction disciplinaire infligée à des miliaires : mettre aux arrêts. La décision d’une cour souveraine, d’une haute juridiction : arrêt de la Cour d’Appel, arrêt du Conseil de guerremandat d’arrêt, « ordre d’incarcération. »

Au figuré, un événement que l’on considère venir d’une puissance supérieure ou qui apparaît comme fatal : arrêt du destin, arrêt de mort. Le fait, pour un chien (d’arrêt), de se figer en sentant le gibier : tomber en arrêt. La locution arrêt sur image décrit un plan fixe ou une pause dans un film.

Parmi les dérivés figurent arrêté « décision écrite d’un tribunal, d’une juridiction », arrêtiste, juriste qui commente les arrêts, arrêtable, inarrêtable, arrestation et arrêtoir, « pièce servant à bloquer un mécanisme. »

 

Devoir

Quel adjectif issu de restare, soit du même étymon latin que le mot arrêt, qualifie une monture qui s’arrête ou recule au lieu d’avancer ou qui refuse opiniâtrement d’obéir, mais aussi, par analogie, une personne qui résiste à toute contrainte, qui rebute à se laisser diriger?

R _ _ _ f

Réponse

Rétif, d’abord orthographié restif au 12e siècle. Le dérivé rétivité, « refus d’obéir », demeure d’emploi littéraire et assez rare.