Tour d’horizon

« Une longue jonque de nuages, teinte d’un violet épais et sanguin, amarrée au ras de l’horizon, retardait seule le premier feu de l’aurore » (Sidonie Gabrielle Colette, 1928).

Le mot horizon est un emprunt savant au latin horizon, terme d’astronomie usité au sens de « qui borne la vue », lui-même pris au grec horizôn de même sens. En français du Moyen Âge, il prend d’abord les formes orizonte et orizon avant sa réfection étymologique tardive au 17e siècle.

Dans une perception et une représentation de l’espace, il est introduit avec la valeur de « limite circulaire de la vue », pour un observateur qui en est le centre : ligne d’horizon, celle où le ciel et la terre (ou la mer) semble se rejoindre.

Par métonymie, il décrit une étendue céleste et/ou terrestre : scruter l’horizon. En particulier, la partie du ciel et de l’espace en tant que siège de phénomènes atmosphériques : horizon bleu, horizon brumeux.

Les nombreux emplois figurés se développent au début du 19e siècle. Pour décrire un espace imaginaire : aux confins de l’horizon. Un paysage : horizons nouveaux. Un cadre socio-culturel : agrandir ses horizons. Une faculté humaine à la limite du champ de conscience : à l’horizon de sa détresse. Un champ dans lequel s’exerce la pensée ou l’action d’une époque ou d’un groupe : horizon européen. L’exposé où sont présentés les différents aspects d’une situation : tour d’horizon. Une perspective d’avenir : « Dans le mariage, elle voyait la revanche de sa vie monotone et plate, elle voyait un avenir de courses enragées à travers les théâtres et les bals, tout un horizon de dîners et de visites » (Joris-Karl Huysmans, En ménage.)

L’adjectif horizontal s’emploie, au propre, de ce qui est parallèle à l’horizon astronomique et, au figuré, de ce qui réunit des individus ou des entreprises appartenant à un même niveau : concentration horizontale. Horizontalement, horizontalité, horizontaliste, horizontalisme et horizonner forment d’autres dérivés.

 

Devoir

Que désignait horizontale au 19e siècle ?

  • Une prostituée.
  • Une ligne droite croisant une verticale.
  • Une position étendue sur un plan droit.

Réponse

En argot du 19e siècle, le mot désignait une prostituée élégante, une courtisane, une fille publique d’un standing plutôt élevé, par référence à la position couchée qu’elle devait généralement adoptée durant ses ébats.