Droits d’autrice

Le féminin en -trice des mots masculins en -teur provient de la terminaison latine -trix, le masculin étant -tor : senator, sénateur, senatrix, sénatrice accusator, accusateur, accusatrix, accusatrice, actor, acteur, actrix, actrice, auctor, auteur, auctrix, autrice.

Le mot autrice est attesté dès le 14e siècle; il désigne une femme qui pratique le métier ou l’art de l’écriture. Sorti d’usage, il réapparaît dans les dictionnaires dans les années 1990 et fait un retour en force au milieu des années 2010, d’abord en Suisse, dans les médias et chez de plus en plus de locuteurs et de locutrices.

En français, le féminin des noms masculins se terminant par -teur n’est pas régulier. Les mots finissant en -trice sont les plus nombreux : éditeur, éditrice, exécuteur, exécutrice, inspecteur, inspectrice, persécuteur, persécutrice, directeur, directrice, inventeur, inventrice, émetteur, émettrice, éducateur, éducatrice, moniteur, monitrice, créateur, créatrice. Cantatrice n’a pas d’équivalent masculin mais l’une d’elles, Bianca Castafiore, ne cesse de poursuivre, par son chant d’opéra, le capitaine Haddock dans les aventures de Tintin, jusqu’aux confins de l’Himalaya.

Les mots finissant par -teuse sont moins fréquents mais usuels : chanteur, chanteuse, menteur, menteuse, enquêteur, enquêteuse mais enquêtrice lui fait concurrence, basketteur, basketteuse, buteur, buteuse.

En matière de féminisation des fonctions, le Québec préfère créer la forme analogique, tant qu’elle respecte les règles du français : auteur, auteure, « femme qui écrit », un néologisme québécois désormais répandu dans la francophonie; docteur, docteure, professeur, professeure. À l’aide du féminin courant pour toutes les terminaisons : avocat, avocate, policier, policière, banquier, banquière. Ou en recourant à un terme épicène marqué par un déterminant féminin : un journaliste, une journaliste, un arbitre, une arbitre, un bibliothécaire, une bibliothécaire.

 

Devoir

Auteuresse et autoresse ont brièvement figuré dans les dictionnaires jusqu’au début du 20e siècle avant de disparaître au profit d’auteure et autrice. Les noms masculins en -eur se terminant en -resse au féminin sont rares en français. Trouvez-en cinq d’après leur définition.

Femme exerçant la médecine. D _ _ _ _ resse
Femme qui importune, contrarie ou agace fortement. Emm _ _ _ _ resse
Magicienne. Enc _ _ _ _ _ resse
Femme en état de péché. P _ _ _ _ resse
Femme exigeant réparation. V _ _ _ _ resse

Réponse

Femme exerçant la médecine. Doctoresse
Femme qui importune, contrarie ou agace fortement. Emmerderesse
Magicienne. Enchanteresse
Femme en état de péché. Pécheresse
Femme exigeant réparation. Vengeresse

Le féminin le plus usuel d’emmerdeur est emmerdeuse mais emmerderesse peut s’employer.