Salade frisée

Le verbe friser est attesté en français depuis le 15siècle. Toutefois, son origine est incertaine. Son radical germanique fris- pourrait dériver du frison frisle, repris par l’anglais frisle « crépu »; la Frise étant la plus grande des douze provinces qui constituent les Pays-Bas. Il serait alors proche de frire, par analogie de forme avec les bords d’un aliment frit. Ou il relèverait du gallo-roman frestiare « onduler », d’après le latin fretum « flot qui se brise contre le rivage. »; ce sémantisme permettant de le rattacher à frise « bandeau brodé » et « bordure ornementale » (d’un mur, d’un vase, d’un meuble).

Au sens moderne, il, il signifie « faire des boucles, des plis, des ondulations » : friser les cheveux au fer à friser, avec des bigoudis ou à l’aide d’une permanente, se friser la moustache, friser comme un mouton. Plisser, rider finement : friser le nez, friser les draps. Perdre sa netteté, trembler, en particulier en musique, lorsque le sujet désigne une corde dont les vibrations sont altérées : « Le vieil instrument, dont les cordes frisaient, s’entendait jusqu’au bout du village » (Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857). Frôler, passer très près : friser la quarantaine, friser la mort.

Plusieurs dérivés s’appliquent aux cheveux, aux poils et aux fibres. Frisage désigne l’action de donner la forme de boucles aux cheveux. Frisure, l’état des cheveux frisés. Friseur, friseuse, celui ou celle qui frise les cheveux. Frisoir, une pince qui sert à friser. Frisette ou frison, une petite boucle de cheveux. Le diminutif frisotter signifie « friser par petites boucles » ou « friser légèrement ». En dérivent frisottant, ante et frisottis. En langage soutenu, friseler équivaut à « agiter légèrement », sur lequel sont formés friselure, friseliser et friselis « léger mouvement accompagné d’un murmure, d’un doux bruissement », d’emploi littéraire.

 

Devoir

Quelle expression formée avec friser signifie « n’être pas loin de susciter des moqueries »?

Friser le rid _ _ _ _ _.

Réponse

 

Friser le ridicule. L’expression n’a aucun lien avec les Précieuses ridicules de Molière, pièce du 17siècle dans laquelle les personnages portent des perruques frisées et apparaissent comme des caricatures de figures de la société galante. Ici, le verbe friser a le même sens que « frôler », « passer très près » mais qui réussit tout juste à éviter, volontairement ou pas, de paraître ridicule. Cependant, si le ridicule, on fait plus que le friser, alors on s’en couvre : couvrir de ridicule.