Bonjour tristesse

Triste, d’abord orthographié trist au 10e siècle, vient du latin classique tristis « affligé » et « funeste »; car dans la langue des augures romains, le mot signifiait aussi « regarder les entrailles » des animaux sacrifiés lors de rituels à l’aspect sinistre.

En français, dans le registre des sentiments humains proches de l’abattement, de la douleur, de la souffrance, de la peine, du chagrin, son acception dominante est « personne éplorée » et « événement navrant, malheureux » : triste mine, clown triste, journée triste, chanson triste, triste époque. Ou, nuance, dont la médiocrité, la mauvaise qualité est affligeante : triste réputation, triste personnage. Valeurs exprimées par des locutions vieillissantes : être triste comme un lendemain de fête, être triste comme une porte de prison, triste comme un bonnet de nuit, triste comme une chanson à boire, triste comme la mort.

Tristesse évoque, chez une personne, son incapacité à éprouver de la joie, à montrer de la gaieté. Un état pénible de dépression morale due au tempérament : sentiment de tristesse, s’abandonner à la tristesse, tristesse maladive. Une réaction douloureuse en présence d’un mal que l’on ne peut fuir ou en l’absence d’un bien dont on éprouve la frustration : tristesse accablante, tristesse insupportable, tristesse mortelle.

Et, parlant d’objets inanimés, qui qualifie le caractère des choses peu agréables, qui manquent d’éclat, d’animation, de gaieté, de couleurs, qui portent à la mélancolie, à des réflexions sombres ou graves : tristesse de la nuit, tristesse de l’hiver. En particulier, le cachet, la touche, l’impression de morosité qui se dégage d’une œuvre littéraire, musicale, picturale et qui gagne le sujet qui lit, écoute ou observe cette œuvre : « L’art musulman avait, en Égypte ou en Syrie, la nudité, la tristesse et la grandeur du désert » (Élie Faure, Histoire de l’Art, 1912).

Les autres dérivés sont tristement, contrister « rendre profondément triste » dont l’usage a reculé au profit d’attrister, attristant, ante et tristounet « un peu triste ».

 

Devoir

Contrister a conservé sa valeur forte de « rendre profondément triste » en théologie dans l’expression contrister le Saint-Esprit. Que signifie-t-elle?

  • Croire en Dieu le Père, le Fils mais douter du Saint-Esprit.
  • Retomber dans le péché après avoir reçu les grâces du Saint-Esprit.
  • Avoir du chagrin de ne pas ressentir le « Souffle de Dieu » en période d’intenses prières.
  • Chez les personnes âgées, souffrir en silence de leurs problèmes d’arthrite agenouillées sur un prie-Dieu.

Réponse

Retomber dans le péché après avoir reçu les grâces du Saint-Esprit.