Clou vient du latin clavus « cheville » de bois, puis de fer. Le mot passe au français au 11e siècle avec le sens de « petite pièce métallique effilée, généralement pourvue d’une tête et utilisée dans les métiers du bâtiment pour fixer, décorer » : clou de bronze, clou à tête ouvragée, clou de fer à cheval, clou à tête plate, clou à soulier.
Par extension en médecine, il désigne une tige de métal, pointue à une extrémité, utilisée pour maintenir les fragments osseux dans certaines fractures. Par comparaison, une personne d’allure famélique : maigre comme un clou. Par figure, l’expression proverbiale compter les clous de la porte équivaut à « attendre longtemps. » Ne tenir ni à fer ni à clou, « être peu solide. » Par référence à l’objet servant à accrocher, « ce qui retient l’attention » : clou d’une pièce, clou du spectacle. Par référence à l’idée d’immobilisation, « avancer un argument qui ne permet aucune réplique à l’interlocuteur. » : river son clou (à quelqu’un). , Au clou, en argot, est synonyme de prison. En tant qu’objet de peu de valeur, faire quelque chose pour des clous signifie, « pratiquement pour rien. » L’exclamation Des clous! prend la valeur de « pas du tout », « certainement pas ».
Par analogie de forme, il évoque le bouton floral du giroflier, employé comme condiment : clou de girofle. Des caractères typographiques abîmés : têtes de clous. Et un furoncle : « Je suis laid à faire peur. J’ai un énorme clou à la joue droite, qui m’enfle l’œil et me distend le haut de la figure. » (Gustave Flaubert, Correspondance, 1847).
Au Québec, l’expression cogner des clous veut dire « s’assoupir en position assise, avec un mouvement de la tête qui tombe de haut en bas. » Tomber comme des clous, « pleuvoir abondamment. » Frapper sur le même clou et enfoncer le clou, « insister », « reprendre, parfois inlassablement, une explication, une argumentation en vue de persuader. » Planter le dernier clou dans le cercueil, « donner le coup de grâce. »
Le nom produit deux verbes, clouer et clouter qui revêtent le même sens de « fixer à l’aide de clous ». Mais clouer signifie aussi, au figuré, « immobiliser, stupéfier » : clouer au sol, clouer au pilori « désigner à la réprobation de tous ». Le participe passé clouté est lexicalisé dans passage clouté, « traverse réservée aux piétons marquée par des bandes parallèles », jadis de larges têtes de clous. Les autres dérivés comprennent clouterie, cloutier, cloutière, enclouer, enclouage et enclouure.
Devoir
Enclouure « blessure d’un animal encloué », est l’un des rares mots français comportant deux /u/ consécutifs. Trouvez-en cinq autres d’après leur définition.
Ensemble dont les éléments, inséparables, constituent un tout. | Con _ _ _ uu _ |
Dans l’Antiquité, à Rome, partage d’une fonction par deux magistrats. | Duum _ _ _ _ _ |
Formation du fruit après la fécondation de la fleur. | N _ uur _ |
En Belgique, imprévu, problème. | S_ uu _ |
En sciences, espace vide, sans matière. | Va _ uu _ |
Réponse
Ensemble dont les éléments, inséparables, constituent un tout. | Continuum |
Dans l’Antiquité, à Rome, partage d’une fonction par deux magistrats. | Duumvirat |
Formation du fruit après la fécondation de la fleur. | Nouure |
En Belgique, imprévu, problème. | Stuut |
En sciences, espace vide, sans matière. | Vacuum |