Enfiler les perles

Le mot perle est issu du latin populaire pernula, diminutif de perna « cuisse » et, par analogie de forme, « coquillage ».

Il décrit cette petite concrétion ronde, dure et brillante, d’un blanc argentin à reflets irisés, qui se forme par sécrétion de couches concentriques de nacre autour d’un corps parasite entré dans la coquille de certains mollusques marins: huître à perle.

Par analogie d’aspect et d’usage, il se dit d’une petite boule de matière dure, percée de part en part, utilisée pour confectionner des bijoux ou diverses garnitures: collier de perles, perles de chapelet. Il développe d’autres emplois analogiques décrivant le plus petit des caractères en imprimerie, un ornement en forme de grain taillé dans les petites moulures en architecture et une capsule renfermant un médicament liquide et volatil de goût désagréable en pharmacie.

Au figuré, il décrit une personne remarquable dépassant toutes les autres en son genre: perle de cuisinier, perle de discrétion; et, par antiphrase, une erreur, une déclaration dont la cocasserie et le ridicule, souvent involontaires, suscitent la moquerie: « De plus en plus, nos importations viennent de l’étranger. » (George W. Bush). « Les prévisions sont difficiles, surtout lorsqu’elles concernent l’avenir. » (Jacques Chirac).

L’expression enfiler les perles signifie « perdre son temps à des futilités, à des niaiseries. ». Elle remonte au 15e siècle et est employée par Rabelais dans son œuvre Gargantua.

 

Devoir

Quel verbe transitif, rare et littéraire signifie « faire entendre une suite de sons, en les détachant un à un »?

Réponse

Éperler synonyme de égrener, à ne pas confondre avec perler pour « parler » qui, au Québec, est un terme ironique pour se moquer des gens qui s’efforcent de « bien parler », en articulant chaque syllabe.

« Ah! ce rire de sa mère, comme il était joli! Et il l’écoutait s’éperler dans son souvenir. » (Georges d’Esparbès, Les yeux clairs, 1894).

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