Le mot oraison est emprunté au latin oratio, « langage », spécialement « langage préparé, éloquence, style », oratio étant formé sur le supin oratum de orare, qui appartient à un ensemble de mots exprimant l’idée de parole solennelle.
Terme religieux, il évoque une prière méditative centrée sur la contemplation divine: faire oraison; et une invocation collective qui termine les heures canoniales ou qui ponctue une célébration liturgique: oraison de la messe. En grammaire, il décrit un assemblage des mots et expressions dont est composé le langage écrit ou parlé: parties de l’oraison.
Vieillis, ces deux sens se rejoignent en rhétorique lorsqu’ils qualifient le discours de caractère religieux prononcé en public à l’occasion des obsèques d’un personnage illustre pour honorer sa mémoire et, plus familièrement, les propos tenus à l’occasion de la mort d’une personne, de la disparition ou de l’abolition d’une institution, d’un usage: oraison funèbre.
Celle-ci, du temps de Bossuet, est une apologie et une supplique puisque la voix de l’orateur est le dernier écho des choses de la terre dont le mort a été dépouillé.
Aujourd’hui, l’oraison est tombée en désuétude; non que les hommes aient perdu l’habitude de mourir, mais parce qu’ils ne savent plus guère en parler.
Devoir
Le latin orare a formé deux verbes en –orer qui expriment ses deux sens de « prier » et de « parler ». Quels sont-ils?
Description | Verbe |
Honorer la divinité par le culte | |
Parler beaucoup et de manière prétentieuse |
Réponse
Description | Verbe |
Honorer la divinité par le culte | Adorer |
Parler beaucoup et de manière prétentieuse | Pérorer |