Jamais -asser

Le suffixe -asser est formé sur le modèle de –asse: bonasse, dégueulasse, paperasse. Ses dérivés se développent surtout dans l’Ouest de la France à partir de la fin du 15siècle.

Il confère une valeur péjorative ou fréquentative aux verbes qu’il forme: bardasser, « remuer en faisant du bruit »; bavasser, « bavarder »; bourrasser, « malmener »; dormasser, « somnoler »; écrivasser, « écrire sans aboutir à un résultat »; finasser, « user de ruse »; jacasser, « parler avec volubilité »; rimasser, « faire de mauvais vers »; tracasser, « tourmenter avec insistance »; traînasser « mettre beaucoup de temps à accomplir quelque chose »; rêvasser « penser longuement à des sujets imprécis ».

Une signification, le plus généralement dépréciative, s’applique aussi pour exprimer un phénomène climatique: neigeasser « neiger peu abondamment »; pleuvasser, « pleuvoir légèrement »; brouillasser « bruiner »; brumasser « décrire un temps de légère brume ».

Appliqué à des personnes, la terminaison n’avait pas cette valeur péjorative au 19e siècle alors que avocasser signifiait tout simplement « plaider », potasser « travailler avec acharnement » et se prélasser « se comporter en prélat ».

De nos jours, le suffixe ne semble plus productif.

 

Devoir

Au Québec, quel verbe formé avec le suffixe –asser est employé comme synonyme de pleuvasser?

Réponse

Mouillasser, « pleuvoir légèrement ». « Sa voix portait loin pis c’était comme une plainte de huard quand le vent s’élève pis qui va mouillasser. » (Claude Henri Grignon, Le père bougonneux, dans Bulletin des Agriculteurs, Montréal, 1945).

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