Sac à papier

Le mot sac est l’aboutissement, au 11e siècle, du latin classique saccus, « sac à blé, sac à argent », puis, en latin populaire, « vêtement de crin grossier »; le latin le tenant lui-même du grec sakkos « toile d’emballage » et celui-ci de l’hébreu sâq.

En français, il désigne un contenant fait d’une matière souple, assemblée sur les côtés et le fond, ouvert par le haut : sac de bonbons, sac postal, sac poubelle, sac de patates, sac de couchage. Après 1950, les emplois avec la valeur de contenant souple ou rigide servant à ranger et/ou à transporter diverses choses se multiplient : sac de voyage, sac à main, sac à dos, sac à provisions, sac de plage, sac du fantassin, sac d’alpiniste, sac de pêche, sac à gibier, sac d’école. Familièrement, il désigne le corps d’une personne ou d’un animal sale ou malpropre : sac à puces; un ivrogne : sac à vin; un homme ou une femme très maigre : sac d’os.

Par métonymie, le mot décrit le contenu d’un sac : sac de terre, le matériau, sac à merde, un gros ventre, sac de marin, l’ensemble de ses effets réglementaires et objets personnels. Sac à procès s’applique, au 16e siècle, au sac contenant les dépositions et autres pièces à charge lors d’affaires judiciaires en France, puis en Nouvelle-France; à l’origine de l’expression l’affaire est dans le sac, « le succès est assuré. »

Parmi les autres locutions figurent avoir la tête dans un sac, « être dans l’ignorance totale », vider son sac, « livrer le fond de sa pensée », prendre quelqu’un la main dans le sac, « le prendre sur le fait », mettre dans le même sac, « englober dans un même mépris », avoir plus d’un tour dans son sac, « être rusé », sac d’embrouilles, sac de nœuds, « affaire confuse, embrouillée », sac à papier, juron euphémisé.

Le dérivé sachet signifie « petit sac », puis « petite portion »; en Suisse, sache est un sac allongé en grosse toile; sachée, le contenu d’un sac, bien que son usage soit vieilli; sacherie, une fabrique de sacs; sacciforme, ce qui est en forme de sac. Ensacher, « mettre en sac », produit ensachement, ensachage et ensacheur, « machine à ensacher ». Sacoche est emprunté à l’italien de Toscane saccoccia dont l’étymon latin est le même que sac.

 

Devoir

Que signifie la locution verbale mettre à sac?

  • Piller, dévaster (une ville).
  • Dévorer le contenu d’un sac (de chips au ketchup).
  • Cuire en terre (un pain plat sur braises).

Réponse

Piller, dévaster. Sens qu’on retrouve dans la locution italienne mettere a sacco que le français emprunte au 16e siècle, sacco étant l’abréviation de saccomanno un pillard qui emportait son butin dans un sac. Avec ces valeurs, le français produit ensuite saccager, saccage, saccagement et saccageur. Remarquez que les amateurs invétérés de croustilles peuvent toujours alléguer qu’ils « pillent, dévastent et saccagent » jusqu’à la dernière miette leur sac de chips au ketchup.