Al manakh

Almanach vient du latin médiéval almanachus, transcription romaine d’un mot arabe d’Espagne al manakh « calendrier ». Du temps où, entre 711 et 1492, un vaste territoire de la péninsule ibérique, Al‑Andalus, se trouvait sous domination musulmane, notamment l’Andalousie.

Le mot passe dans la plupart des langues européennes. Il désigne un calendrier accompagné d’observations astronomiques, de prévisions météorologiques, de conseils pratiques et agricoles selon le temps de l’année. Au 16e siècle, les médecins aussi en font usage reconnaissant, à propos du changement des saisons et du lever ou du coucher des astres, leur influence sur les biorythmes de leurs patients.

Ce souci de la santé, commun à toutes les époques, force la curiosité de « sçavoir et apprendre, non les choses présentes seulement, mais singulièrement les choses advenir » (François Rabelais, 1537). Le mot prend la valeur de « recueil de pronostics » faisant souvent l’objet d’un vaste colportage. Les plus célèbres étant les Almanachs ou Grand’ Progonstications de Nostradamus dont les prophéties sont lues avec exaltation depuis 1554.

Depuis le 19e siècle surtout, almanach évoque une publication populaire annuelle ayant vaguement pour base le calendrier et traitant de multiples sujets d’intérêt général. Sa production se caractérise par un papier médiocre, une impression peu soignée, un faible prix de vente et de gros tirages. Des exemples? Almanach du dentiste (1846), Almanach du crime et des causes célèbres (1844), Almanach du chasseur de papillons (1846), Almanach du sentiment présentable aux personnes délicates (1760), Almanach du ressuscité (1869), Almanach perpétuel des pauvres diables (1803), Almanach pour trouver l’heure (1770), Almanach des impôts nouveaux (1872) dont s’inspirent encore tous les gouvernements actuels, Almanach du peuple (1855), très populaire au Québec, Almanach des filles à marier (1812-1868), à se demander s’il s’agit des mêmes.

 

Devoir

En arabe, l’astrologie évoque la « science des jugements des étoiles » et l’astronomie, la « science des sphères célestes ». Trouvez, d’après leur définition, trois mots français d’origine arabe propres à une autre science, les mathématiques, qui ont été introduits en Europe au 10e siècle.

Branche traitant des opérations et des équations substituant des lettres aux valeurs numériques A _ g_ _ _ _
Ensemble de symboles et de procédés propres à un calcul A_ _ _ r _ _ _ _ _
Caractère utilisé pour représenter les nombres _ h _ _ f _ _

Réponse

Branche traitant des opérations et des équations substituant des lettres aux valeurs numériques Algèbre
Ensemble de symboles et de procédés propres à un calcul Algorithme
Caractère utilisé pour représenter les nombres Chiffre

Algèbre est issu de l’arabe al-djabr. Algorithme est issu de l’arabe Al-Khawarïzmi, nom d’un savant d’origine persane. Chiffre vient de l’arabe sifr.

Les dix chiffres arabes ont en réalité été inventés en Inde au 3e siècle av. J.-C mais ils ont été introduits en Europe par la civilisation arabo-musulmane au 10e siècle. Très simples, ils ont progressivement remplacé les chiffres romains et se sont graduellement imposés dans le monde entier.

Une chance pour toutes les générations qui ont suivi. Imaginons, en 982, le roi Lothaire de la dynastie carolingienne dresser la table des convives à l’intendant du Royaume pour le mariage de son fils Louis V le Fainéant avec Adélaïde d’Anjou, sa cousine: « Veuillez quérir MMMMDCCCLXXXVIII barriques de notre meilleur hydromel… Soit 4 888 barriques.

Répondre au devoir ou commenter