Complètement ivre

Le mot ivre est issu, « par voie orale », du latin ebrius « qui a bu trop de vin, d’alcool », par opposition à sobrius, « qui n’a pas bu. »

Il intègre le français au 12siècle. Son emploi est soutenu comparativement à ses équivalents moins raffinés : saoul, soul ou soûl, beurré, bituré, blindé, bourré, brindezingue, cuit, cuité, mûr, noir, paf, pété, pinté, plein, éméché, poivre, rond, schlass, éméché, gai, gris, parti, pompette.

Il désigne une personne qui est physiquement et mentalement troublée par l’absorption excessive de boissons alcoolisées : ivre mort. Ou d’autres substances : ivre d’opium, ivre de sang, breuvage fameux, il paraît, pour lutter contre la fatigue, les maux de tête et les crampes d’estomac selon les vampires consultés ; ivre de pollen, dont les abeilles sont couvertes après leur tournée des fleurs nectarifères.

Au figuré, il décrit ce qui est troublé sous l’effet d’une passion, d’un sentiment violent : ivre d’amour, ivre de colère, ivre de vengeance.

Le dérivé ivresse évoque surtout l’intoxication produite par l’alcool et causant des perturbations dans l’adaptation nerveuse et la coordination motrice : effets de l’ivresse. Ainsi qu’un état d’euphorie ou d’exaltation : ivresse des sens. Le verbe préfixé enivrer, d’abord orthographié ivrer et usité du 13au 17siècles, signifie « boire jusqu’à l’ivresse » ; il produit enivrement et enivrant. Ivrogne qualifie une personne qui « boit comme un trou », avec excès. Il forme ivrognesse, « femme qui s’enivre », ivrogner et ivrognerie.

 

Devoir

Quel autre dérivé de l’étymon latin ebrius décrit l’état d’une personne ivre ?

É _ _ _ _ _ _

Réponse

Ébriété, synonyme d’ivresse. Rare et littéraire, l’adjectif ébriescent, ente signifie « qui est marqué d’une légère ébriété.