« Le poisson ne voit pas l’hameçon, il ne voit que l’appât; l’homme ne voit pas le péril, il ne voit que le profit » (proverbe mandchou).
Profit, orthographié prufit au 12e siècle, vient, par évolution phonétique, du latin profectus, « avancement, progrès », d’où « « succès » et, en médecine, « amélioration ».
Le mot passe au français avec le sens général d’avantage d’ordre matériel, intellectuel ou moral qu’une personne ou une collectivité peut tirer de quelque chose : source de profit, part de profit. Valeurs perçues dans diverses expressions : faire du profit, « être d’un usage économique, de bon rendement, avantageux », faire son profit, « tirer avantage, bénéfice » (de quelque chose), mettre à profit, « utiliser de façon à en tirer le meilleur avantage », tirer profit de, « exploiter le plus avantageusement possible » au profit de, « au bénéfice de ». La locution adverbiale « plus de profit et moins d’honneur signifie « mieux vaut chercher des avantages que des satisfactions d’amour-propre ou l’approbation des autres. »
Dans la langue courante, le mot décrit un gain en argent, un avantage pécuniaire que l’on retire d’une chose ou d’une activité : profit foncier, profit usuraire. Spécialement, en comptabilité, ce qui reste des recettes tous frais déduits : profit brut, profit net, profits et pertes, l’excédent des recettes sur les frais. En économie, il qualifie le revenu résiduel résultant de la différence existant entre les dépenses occasionnées par la production ou la vente de biens et services et les recettes obtenues par l’entreprise : théorie du profit, profit global, profits de transfert.
Le verbe profiter apparaît en même temps que le nom avec le sens de « prospérer, réussir dans ses entreprises », aujourd’hui sorti d’usage. Il se maintient avec la valeur de « bénéficier, jouir » et « donner un avantage ». Les autres dérivés sont profitable, profitablement, profitant, ante, profiteur, euse, profitard, arde, forme plus rare, qui s’applique péjorativement à un profiteur.
Devoir
Quel autre dérivé de profit désigne un dessert à base de petits choux fourrés de crème glacée et accompagnés d’une sauce au chocolat?
Pro _ _ _ _ _ _ le.
Réponse
Profiterole, diminutif de profit, revêt d’abord la valeur de « petite gratification » que reçoivent les domestiques; cela se passait au 16e siècle, du temps de Rabelais. Le mot se spécialise ensuite dans le vocabulaire culinaire. Il désigne d’abord une pâte cuite sous la cendre, puis un petit pain sans mie dont on faisait des potages. Le sens moderne de « petit chou à la crème » apparaît au 19e siècle. De lui procède, au 20e siècle, l’emploi du pluriel profiteroles pour décrire un dessert à base de choux fourrés de glace à la vanille et nappés de sauce au chocolat. Miam, miam!