« Simon, sors de là »

C’était jeudi, jour de paie. J’ai pris la ruelle pour me rendre au guichet automatique de la caisse populaire. Au parc Baldwin, j’ai vu deux éducatrices s’occupant d’une dizaine de jeunes enfants enjoués. Vite de même, je dirais qu’ils étaient âgés d’au moins 18 mois, puisqu’ils arrivaient tous à se tenir debout; et tout au plus de quatre ans, puisqu’aucun d’eux ne sacrait encore.

Une éducatrice a crié à plusieurs reprises « Simon, sors de là ». Mais dans une direction où il n’y avait personne. Les enfants riaient, l’autre éducatrice a uni sa voix à celle de sa collègue en insistant: « Simon, sors de là, faut retourner à la garderie. » Rien n’a changé, pas le moindre bruissement à l’horizon.

Puis, tout à coup, Simon, avec un grand sourire, a surgi d’un tas considérable de feuilles jaunes et rouges jonchant le coin d’herbe où le groupe se trouvait, en crachant au passage quelques morceaux qui lui obstruaient la bouche et le nez. Les enfants ont encore ri; moi aussi.

Sacré Simon. Quand il sera grand, deux carrières au moins s’offriront à lui: humoriste ou tireur d’élite.

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