Rapporté des Croisades, le mot sirop est issu du latin médiéval syrupus, sirupus, adaptation de l’arabe charâb « boisson » ou « potion ».
Il désigne une solution de sucre dans de l’eau ou du jus de fruits d’aspect visqueux, additionnée de substances aromatiques ou médicamenteuses ou d’autres agents utilisés comme correctifs de goût: sirop de groseille, sirop de cerise, sirop pectoral.
Par analogie, il se dit de l’état liquide des confitures avant qu’elles aient pris la consistance de la gelée en refroidissant. Il s’emploie, par plaisanterie, pour désigner l’eau naturelle, l’eau de pluie: sirop de grenouille. Il décrit, par métaphore, une situation embrouillée, inextricable, un état d’ivresse, de faiblesse ou d’inconscience: coup de sirop; une ambiance, une atmosphère: sirop de la rue.
De formation populaire, le dérivé siroper devenu siroter, signifie « boire (surtout du vin) à petits coups en savourant »; tandis que sirupeux, une construction savante, s’applique à ce qui a la nature, la viscosité du sirop.
Au Québec, par analogie de composition et de consistance, il désigne le liquide onctueux, brun et sucré, produit par évaporation de la sève d’érable: sirop d’érable; appelé sirop de poteau lorsqu’il qualifie un produit de piètre qualité ou un succédané.
Devoir
La langue arabe est le support d’un art de l’écriture où les lettres très dessinées sont investies d’une triple fonction : utilitaire, religieuse, ornementale. Le français et d’autres langues lui font très tôt des emprunts. Ainsi charâb, qui a produit sirop, a un « jumeau » emprunté d’abord par les Turcs, puis adopté par les Italiens, qui le font découvrir aux Français. Ce mot a gardé le sens de « mets glacé à base de sirop de sucre, d’une purée ou d’un jus de fruits, d’un vin ou d’une liqueur qui lui donne son parfum ». Quel est-il?
S _ _ _ _ t
Réponse
Les Turcs empruntent le mot arabe charâb et le transforment en chorbet. Ils l’apportent aux Italiens qui en font sorbetto. Arrivé en France au 16e siècle, nous découvrons alors le sorbet.