Tout ouïe

Ouïr, l’un des plus vieux mots français, apparaît au 11^e siècle sous la forme oïr. Il est issu du latin audire, « entendre », d’où « prêter l’oreille à » et « écouter ».

La conjugaison de ce verbe présentant le double inconvénient de la brièveté à certaines formes et de l’irrégularité, il est peu à peu supplanté par entendre.

Au 16^e siècle, il est encore utilisé à l’indicatif présent, à l’imparfait et au passé simple. Au 17^e siècle, seuls sont usités l’infinitif et le participe ouï, avec lequel on peut former des temps composés. De nos jours, ouïr ne survit que dans quelques formules : oyez, oyez!, une formule d’appel ou d’adresse utilisée à l’impératif, par ouï-dire, « pour l’avoir entendu dire selon la rumeur publique », une expression issue par amuïssement du /r/ final de l’ancienne forme par ouïr dire, et être tout(e) ouïe, « écouter attentivement ».

Le déverbal ouïe désigne le sens de la perception des sons et, par métonymie, l’oreille considérée comme organe de l’audition. Le pluriel ouïes qualifie les branchies des poissons par analogie de disposition.

L’antonyme de ouï, inouï, « qui n’a jamais été entendu » est peu usité, non plus que inouïble, au sens de « ce qu’on ne peut entendre », remplacé par inaudible au 19^e siècle.

Devoir

Si le français emprunte des mots à d’autres langues, le contraire est aussi vrai. Les mots suivants ont été « adoptés » sous leur forme francisée par quelle autre langue?

À la mode, chic, coup d’état, déjà-vu, fait accompli, faux pas, femme fatale, pied-à-terre, tête-à-tête, tour de force.

Réponse