Veuve coquelicot

Le mot coquelicot, d’abord coquelicoq, est la variante de l’ancien français coquerico formé sur cocorico, l’onomatopée du cri du coq. Il désigne d’abord cet oiseau, puis le petit pavot sauvage d’un rouge vif qui croît dans les champs, pour sa ressemblance avec la crête du coq.

Les fleurs abondent dans les terrains fraîchement remués d’Europe où elles forment de grands tapis colorés. Durant la Première Guerre mondiale, les coquelicots fleurissent sur le bord des tranchées et sur les tombes des soldats, phénomène remarqué dès les guerres napoléoniennes. Près de 10 millions de soldats meurent durant ces batailles; des millions de femmes deviennent veuves. Le conflit s’avère plus meurtrier encore durant la Seconde Guerre mondiale: 25 millions de soldats tombés au champ d’honneur, 42 millions de pertes civiles. 16 % de la population totale de l’URSS est décimée (28 M); 16 % de celle de la Pologne (5,5 M); 10 % de l’Allemagne (6 M).

Dans le langage des fleurs, le coquelicot incarne la consolation; il devient le symbole des soldats morts au combat. Le 11 novembre commémore le Jour du Souvenir dans les pays du Commonwealth (Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande…), le Veterans Day aux États-Unis, l’Armistice de 1918 en France et en Belgique.

Le coquelicot a beaucoup régressé en Europe depuis qu’on n’y bombarde plus les champs et du fait de l’emploi généralisé des herbicides. Mais le 11 novembre de chaque année, il fleurit de nouveau en abondance sur l’uniforme des militaires encore en vie; les tombes de ceux tombés au combat; le manteau des veuves de guerre; et le coeur de tous les civils qui ont une pensée pour ces soldats ainsi que pour leurs femmes.

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