C’est au 19e siècle que le français emprunte sport à l’anglais sport, aphérèse de disport, « passe-temps, récréation » et « jeu », l’anglais l’ayant lui-même pris au français du 12e siècle desport, variante de deport, « divertissement ». Le mot est d’abord lié à la notion de « pari ». Puis, il désigne toute activité physique exercée dans le sens du jeu, de la lutte et de l’effort, dont la maîtrise suppose un entraînement et le respect de certaines règles, codes et valeurs : club de sport, terrain de sport. Au singulier ou au pluriel, la forme spécifique que prend…
Suite ...Année : 2024
À vol d’oiseau
Oiseau, d’abord oisel au 11e siècle, vient du bas latin aucellus, forme syncopée de avicellus, diminutif du latin classique avis. Étymon qui appartient à la racine indoeuropéenne aw-, représentée également dans l’arménien haw « oiseau », le grec aietos « aigle » et le védique véh, langue du Véda, livre sacré des Hindous. Le mot désigne un animal ovipare à sang chaud, au corps couvert de plumes, dont les membres antérieurs sont des ailes et les membres postérieurs des pattes, la tête étant munie d’un bec corné dépourvu de dents, et qui est, en général,…
Suite ...Toujours vivant
Le verbe vivre vient du latin vivere, « être en vie », « durer, subsister », « se nourrir de »; il est relevé en français dès le 10e siècle. Son participe présent vivant s’emploie aussi comme adjectif. Pour exprimer ce qui est doué pour la vie et qui se manifeste de manière perceptible : « Une alouette chante en battant des ailes et remuant les pattes sans changer de place dans l’atmosphère. Je vois cette charmante petite chose vivante qui vibre sans se déplacer en face de moi, comme si elle becquetait la lumière. » (Henri Bordeaux, Les derniers…
Suite ...Esprit d’équipe
Équiper est issu du germanique ancien skip « bateau », devenu Schiff en allemand moderne et ship en anglais. Au 12e siècle, il parvient au français par une forme normando-picarde eschiper « embarquer », puis « pourvoir un navire du nécessaire à la navigation » et, au 16e siècle, « fournir le matériel nécessaire en vue d’une activité particulière. » Équipe décrit un groupe de personnes réunies pour accomplir ensemble une activité commune : travail d’équipe; avec un complément désignant le métier de leurs membres : équipe de chercheurs, équipe d’ouvriers, équipe de monteurs. Avec un complément, substantif ou adjectif, désignant leur…
Suite ...Bain de sang
Sang, aussi sanc au 10e siècle, vient du latin sanguis « sang qui coule dans le corps », par opposition à cruor « sang répandu hors du corps » qui formera cruel et cruauté. Le mot désigne le liquide organique rouge cheminant par les artères et les veines du corps humain et dans celui de nombreux animaux et qui y entretient la vie : prise de sang, don de sang, banque de sang, caillot de sang, sang menstruel, cracher du sang, pisser le sang. Ce qui est opposé à l’esprit : de chair et de sang. Sa…
Suite ...Cogner des clous
Clou vient du latin clavus « cheville » de bois, puis de fer. Le mot passe au français au 11e siècle avec le sens de « petite pièce métallique effilée, généralement pourvue d’une tête et utilisée dans les métiers du bâtiment pour fixer, décorer » : clou de bronze, clou à tête ouvragée, clou de fer à cheval, clou à tête plate, clou à soulier. Par extension en médecine, il désigne une tige de métal, pointue à une extrémité, utilisée pour maintenir les fragments osseux dans certaines fractures. Par comparaison, une personne d’allure famélique :…
Suite ...Chambre à coucher
Coucher est l’aboutissement du vieux français colcer au 11e siècle, du latin collocare « disposer », puis « placer horizontalement », d’où « mettre au lit ». Le verbe apparaît à la forme pronominale, se colcer, « partager le lit de quelqu’un » mais sans connotation sexuelle; celle-ci se développant à partir du 16e siècle sous forme de nombreuses expressions grivoises : frotter son lard, tirer un coup, manger de la chair crue, dauber des fesses, remuer le gigot, jouer à cul contre pointe, danser sur le ventre, jouer au trou madame, faire des galipettes, s’envoyer en l’air. Le déverbal couche…
Suite ...Peau de chagrin
Le mot chagrin est unique en ce sens qu’il possède deux étymons. Le premier, pris au turc sağrı « croupe d’un animal », se révèle d’abord sous les formes sagrin au 16e et chagrain au 17e siècle. En peausserie, Il désigne un cuir grenu, soit abondant en grains et couvert de petites aspérités arrondies, préparé avec la peau de la croupe du mulet, de l’âne, de la chèvre ou du cheval et traditionnellement utilisé en reliure, dans la couverture des livres : peau de sagrin. Puis peau de chagrin, locution décrivant familièrement une peau rêche :…
Suite ...Dans ses pantoufles
Pantoufle devrait son nom à un saint Pantouffle qui aurait vécu au 15e siècle. Hypothèse fantaisiste non avérée mais qui démontre que des farceurs sévissaient déjà au Moyen Âge. Ou qu’ils évoquaient alors, par figure, le confort et la douceur que procurent les pantoufles à des pieds fatigués, l’espérance d’une vie douillette et paisible, se délectant de boissons chaudes et relaxantes comme l’anis, la menthe, le tilleul, la camomille et la verveine. À administrer, au lieu de médicaments, aux enfants turbulents. L’origine de ce mot rassurant est probablement l’Occitanie; le phonème…
Suite ...La blague du siècle
La journée « J’achète un livre québécois », le 12 août, était passée depuis longtemps quand je suis entré à la Librairie Raffin. Pas grave, je me suis tout de suite dirigé vers la section « Littérature québécoise ». J’ai vu la tête du bonhomme de neige sur la page-couverture du livre. Une bouille sympathique. Qui contrastait avec le titre plutôt banal du roman, « La blague du siècle », d’un auteur, pas humoriste, que je ne connaissais pas. J’ai acheté le livre à cause du bonhomme de neige. Dès les…
Suite ...Gros mots
Gros vient, au 1er siècle, du latin impérial grossus « gros, épais », puis « rude, grossier » en latin chrétien, altération phonétique de crassus « gras »; la voyelle /o/ évoquant mieux la grosseur que le /a/. Comme adjectif, il désigne, comme son féminin grosse, ce qui dépasse la mesure considérée comme moyenne, normale, par le volume ou ses dimensions. En parlant d’une personne corpulente : gros bébé, gros monsieur, grosse femme. En particulier, d’une partie du corps : gros nez, gros ventre, gros yeux, par figure, grosse tête, personnage important ou influent, avoir le cœur gros, avoir…
Suite ...M’enfin
L’adverbe enfin, orthographié aussi anfin, s’écrit d’abord en deux mots, en, fin au 12e siècle, par comparaison avec la locution latine in fine, francisée, qui s’utilise parfois avec un sens identique en français. Synonyme de à la fin, finalement, pour terminer, il s’emploie avec une valeur temporelle. Pour indiquer que l’action se déroule après un long espace de temps, après une longue attente : « Après s’être empêtrés à plusieurs reprises dans les roulières boueuses et d’avoir poussé sur la voiture dans le but d’alléger la charge de Grattan, Elwin et Mary arrivèrent…
Suite ...