Bayer aux corneilles

Bayer est issu du latin tardif batare. Il forme un verbe onomatopéique évoquant le bruit bat que l’on fait en ouvrant la bouche. Il signifie « ouvrir grand », soit « ouvrir la gueule » pour un animal et « ouvrir la bouche » pour un être humain. Par abstraction, il évoque le fait de « demeurer la bouche ouverte dans une attitude passive d’étonnement ». Depuis le 17e siècle, ce mot n’est plus guère employé sauf dans la locution bayer aux corneilles, qui signifie « rêvasser, perdre son temps à regarder en l’air niaisement ». L’interprétation moderne de cette locution…

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Modèle de vertu

Au 11e siècle, le mot vertud, puis vertu, se forme sur virtutem, accusatif du latin classique virtus « courage, énergie morale ». Virtus dérivant de vir « homme » comme dans viril, son emploi évoque d’abord les valeurs considérées masculines de « vaillance » et de « force physique », propres au combat : vertu militaire. Puis, la disposition constante à pratiquer le bien, à accomplir son devoir, à se conformer à un idéal : triomphe de la vertu, apparence de vertu. L’aptitude à accomplir des actes moraux par un effort de volonté,…

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For!

Fore! est l’interjection claironnée souventes fois par les golfeurs pour avertir les autres joueurs de prendre garde, car la balle qui vient d’être (mal) frappée se dirige dans leur direction. For est un emprunt au latin classique forum qui a désigné l’enclos autour de la maison, puis qui a pris la valeur de « place publique, marché ». Les affaires publiques ou privées se discutant sur le forum, le mot a pris le sens de « convention » et de « tribunal » puis de « juridiction de l’Église » : for ecclésiastique. C’est de cette spécialisation religieuse que…

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Pareil, pas pareil

Pareil vient du latin tardif pariculus, forme élargie du monosyllabe latin classique par, paris « égal »; de la même façon que soliculus est l’élargissement de sol « soleil ». Comme adjectif, souvent antéposé, le mot qualifie ce qui est semblable par l’aspect, la grandeur, la nature, ce qui revêt les mêmes caractéristiques : en pareille circonstance, à pareille heure, « à la même heure », choses pareilles. Comme nom, il décrit des personnes de même caractère, de même qualité, de même condition, d’un rang égal, souvent précédé d’un adjectif possessif : son pareil, ses pareilles. Une chose…

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Complètement capoté

La cigale ayant rôdé Tout l’été Capota dans la panade Quand la brume fut venue. Pas la moindre bartavelle À tarabuster Jusqu’à la saison nouvelle… Le verbe capoter, comme les autres mots écrits en gras qui travestissent cette fable de La Fontaine, vient du provençal far caboto « saluer, faire la révérence », par une forme intermédiaire far capota, « plonger la tête en avant » où capota est employé par dérision de cap « tête ». Terme de marine, il signifie « chavirer » en français standard, puis « être renversé sens dessus dessous », en parlant d’une embarcation,…

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Se faire la malle

Le mot malle est issu, au début du 12e siècle, du francique malha, reconstitué d’après l’ancien haut allemand mal(a)ha « besace, sacoche » et le moyen néerlandais male « sac de voyage, coffre ». Le mot désigne un coffre résistant et lourd, généralement rectangulaire, plus long que haut dans lequel on enferme les effets et les vêtements qu’on emporte en voyage : malle de bois, malle de cuir, malle d’osier, malle cerclée, malle à couvercle bombé. Au 16e siècle, il revêt la valeur spéciale de « valise de courrier ». Il entre alors dans les syntagmes de…

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C’est le cœur qui meurt en dernier

En amour C’est le cœur qui meurt en dernier. D’abord ce sont nos yeux qui s’éteignent Qui ne voient plus la personne aimée Ni son visage, ni ses sourires Qui pourtant nous avaient séduits Enflammés, envoûtés À côté de soi Il n’y a plus qu’une ombre Qui nous suit Qui rampe par terre Dont on ne peut encore se défaire L’ombre des jours heureux. Mais le cœur, tout ce temps Bat encore. Puis ce sont les bras qui se désarticulent Pendant comme deux pendules Contre une marionnette de chair Qui…

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Sauce barbecue

Barbecue, anciennement barbacue, barbecu, barbacot, barbicue, est issu de l’anglo-américain barbecue, attesté en 1697. Lequel est lui-même emprunté à barbacoa, un mot de la langue arawak autrefois parlée en Haïti et dans toutes les Caraïbes mais qui de nos jours n’est utilisée qu’à Cuba. À l’origine, il désigne les piquets de bois où l’on accroche de la viande à sécher ou à fumer au-dessus d’un feu. Aux États-Unis, où il est parvenu par les États du Sud, il a pris tour à tour le sens d’« appareil mobile de cuisson à…

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Rempli d’amertume

L’adjectif amer est issu du latin amarus « triste », proche étymologiquement d’autres langues indoeuropéennes telles le sanskrit amlah « maigre » et le suédois amper « aigre ». En français, il reprend les sens concrets et abstraits du mot latin. Celui de sensation d’âpreté souvent désagréable, parfois stimulante, comme l’écorce de citron ou une décoction obtenue par infusion d’herbes à saveur rebutante pouvant servir de tonique ou de médicament: goût amer. Acrimonie qui est cause d’affliction, de chagrin, de tristesse : souvenirs amers. Qui exprime de l’aigreur, de l’animosité : paroles…

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Chercher le magot

Le mot magot est attesté en 1640; il est l’altération de l’ancien français mugot, « trésor caché », de musgot, « lieu où l’on conserve les fruits ». Il évoque une quantité d’argent assez importante amassée et mise de côté, synonyme de bas de laine, pécule : amasser un magot. Son homonyme magot, attesté en 1476, est tiré du nom propre biblique Magog où Gog désigne le roi du pays de Magog, en Asie mineure, qui devait prendre la tête d’une grande armée pour détruire Jérusalem (Apocalypse, 20, 7-10). Le mot est réintroduit au 16e siècle…

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