Matelas bonheur

Le mot matelas vient de l’italien materasso « grand coussin pour garnir le lit », qui le tient lui-même de l’arabe matrah « tapis, coussin », de taraha « jeter », du fait que les Orientaux jetaient tapis et coussins sur le sol pour s’asseoir ou se coucher. En français du 14e siècle, il apparait d’abord sous les formes materas et matras; son sens initial étant « tapis sur lequel on se couche ». Il décrit la pièce de literie qui consiste en une grande enveloppe de toile, remplie d’une matière souple, moelleuse, et couvrant toute la surface du…

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Traversée du désert

Le mot désert vient du latin desertus « inoccupé », d’où « inculte », participe passé adjectivé de deserere qui signifiait dans la langue militaire des Romains « rompre les rangs », « quitter le champ de bataille », puis « abandonner un lieu ». Comme adjectif, il décrit un endroit où il n’y a pratiquement personne. De façon permanente ou pour une longue période lorsqu’il s’agit d’une étendue géographique inhabitée, sauvage : pays désert, ville déserte. De façon temporaire ou occasionnelle lorsqu’il s’agit d’un lieu d’habitation, de rencontre, de passage vide : maison déserte, café désert, quai désert. Au figuré, il…

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Posologie

Le suffixe –logie vient du grec logia « théorie ». Il entre dans la formation de nombreux mots empruntés au grec et au latin, de création française ou issus d’autres langues modernes telles l’anglais qui dispose aussi d’une finale en –logy, l’italien en –logia et l’allemand en –logie. Il sert à construire des substantifs féminins désignant des sciences ou des études méthodiques : biologie, cardiologie, dermatologie, physiologie, géologie, psychologie, archéologie, astrologie, météorologie, technologie. Des noms d’usage courant que caractérise leur premier élément de valeur : écologie, « étude des milieux où vivent…

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Tremblement de terre

Le mot terre est issu, par voie orale, du latin classique terra. En français à compter du 11e siècle, il revêt sensiblement les mêmes valeurs qu’en latin. Écrit généralement avec une majuscule, pour décrire la « planète bleue » en tant qu’élément de l’univers parmi les autres corps célestes : force d’attraction de la Terre. Le milieu physique où l’être humain réside et exerce ses activités parmi d’autres formes de vie : habitants de la terre. Pour exprimer une totalité, un haut degré, l’ensemble de l’humanité : terre des hommes, la terre entière,…

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Mais où et donc car ni or

Où, d’abord noté /o/ et /u/ au 10e siècle, vient du latin ubi. Mais son origine est antérieure, d’une racine indoeuropéenne, car il est représenté dans le védique ku, le lituanien ku-r, l’arménien u-r et le vieux slave ku-de. Il reçoit son accès grave au 16e siècle, sans doute pour le différencier de la conjonction de coordination ou. Comme pronom et adverbe relatif, il marque le lieu : « Val-d’Or en Abitibi est la ville où je suis né » ; le temps : « À l’âge canonique où je suis rendu »; la situation : « Au…

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On meurt tous d’avoir vécu

Trois mois sans rédiger de compte rendu de livre. Avant, enfin, de tomber sur un titre amusant, intéressant et québécois : On meurt tous d’avoir vécu. De Karine Vilder dont c’est le premier roman, aux Éditions Stanké. C’est l’histoire, comprends-tu, de Louky Crapo. Rédacteur, depuis vingt ans, des avis de décès à l’agence Free Press de New York. Spécialiste des « viandes froides », soit, dans le jargon du métier, ces rubriques nécrologiques de personnalités publiques rédigées avant leur décès dont on prévoit la mort prochaine à cause de leur grand…

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Éveiller le désir

Il peut être fiévreux, impérieux, dévorant. Il offre un moyen de locomotion lorsqu’il nous soulève, nous transporte, nous emporte. Il peut aussi s’emparer de nous, nous tenailler, nous tarauder. Pyromane, il s’allume, s’enflamme, brûle, se consume. Tout en conservant une nature aqueuse lorsqu’il coule, déferle, inonde. Il peut faire trembler, haleter, panteler. Pour le calmer, deux moyens : le combler, c’est bien; l’assouvir, c’est mal. Désir dérive du verbe désirer, lui-même issu, par réduction phonétique, du latin desiderare, de sidus « astre. » Le verbe latin signifie littéralement « cesser de…

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Recherche d’artéfacts

Le mot artéfact, aussi orthographié artefact, est emprunté à l’anglais artefact « ce qui est façonné par l’homme » au début du 20e siècle ; l’anglais le tenant lui-même du latin artis factum « produit de l’art ». Chez les Romains, ars « façon d’être » revêt des idées essentielles liées à l’activité humaine tendue vers un ordre, que cet ordre soit dicté par les dieux ou imposé par les lois logiques. Puis il développe le sens d’« habileté acquise par l’étude ou la pratique. » Devenu art en français, il prend…

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Gros bock

Le mot bock vient de l’allemand Bockbier, forme apocopée de Einbeckbier « bière d’Einbeck, ville de Basse-Saxe, qui exporta sa célèbre boisson fortement alcoolisée en Bavière dès le 14e siècle. Ce sens est progressivement supplanté par l’acception métonymique de « chope à anse d’une grande capacité » au 19e siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, il prend la valeur de son contenu, « bière », dans l’usage courant. Prendre un bock de bière mon minou Prendre un bock de bière “right through” Tu prends un bock Tu m’en donnes pas J’te fais…

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Lever du jour

Le mot jour vient du latin diurnum « jour, journal », étymon plus reconnaissable dans diurne « qui se passe le jour. » Il adopte d’abord les graphies jorn au 10e siècle, puis jor et jur au siècle suivant avant d’être attesté sous sa forme actuelle en 1274. Il marque l’intervalle déterminé par la rotation complète de la Terre sur elle-même : 24 heures par jour. Qui sert d’unité de temps exprimée par une date, une durée, une périodicité : chaque jour, le jour d’avant, dans un jour, à jour fixe, au jour…

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Terrain de jeu

Le mot jeu, d’abord écrit giu, puis gius, vient du latin jocus « jeu en paroles, plaisanterie. » Dès les premières attestations au 11e siècle, ses développements sémantiques et figurés s’avèrent remarquables. Il décrit une activité divertissante, soumise ou non à des règles, destinée à faire passer agréablement le temps aux personnes, enfants ou adultes, qui s’y livrent : jeu de mots, jeu d’adresse, jeu de billes, jeu de croquet, jeu d’échecs, jeu de cache-cache, jeu de bascule, jeu de patience, jeu de société, jeu de rôles. Une activité ludique utilisant des mécanismes,…

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Tour d’horizon

« Une longue jonque de nuages, teinte d’un violet épais et sanguin, amarrée au ras de l’horizon, retardait seule le premier feu de l’aurore » (Sidonie Gabrielle Colette, 1928). Le mot horizon est un emprunt savant au latin horizon, terme d’astronomie usité au sens de « qui borne la vue », lui-même pris au grec horizôn de même sens. En français du Moyen Âge, il prend d’abord les formes orizonte et orizon avant sa réfection étymologique tardive au 17e siècle. Dans une perception et une représentation de l’espace, il est introduit avec la…

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Planche à dessin

Dessiner, écrit d’abord désigner au 16e siècle, puis desseigner, dessigner et desiner, vient de l’italien disegnare, « tracer les contours de quelque chose » et, au figuré, « former le plan, le projet de ». L’italien le tient lui-même du latin designare avec son sens propre de « représenter concrètement. » Le dérivé dessein est formé sur l’ancienne graphie desseigner. Il demeure usuel avec le sens de « projet » mais perd celui de « représentation graphique » au profit de dessin. La séparation sémantique des deux termes se produit à la fin du 18e siècle. Dessin désigne alors l’art de…

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Pas norvégien

Le pas norvégien est ce pas du skieur de fond employé sur terrain plat ou sur faible descente et consistant en mouvements simultanés du bâton droit avec le ski droit et du bâton gauche avec le ski gauche. C’est du norvégien que nous vient, en 1841, ce sport d’hiver et le mot francisé pour le désigner, ski, qui élimine patin à neige. Puis, d’autres liés à la pratique de cette même activité, fart, « enduit pour rendre les skis glissants »; slalom, « descente sinueuse à skis dont le parcours est jalonné de…

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