Fort bien

Bien est issu du latin bene, adverbe correspondant à bonus, bon. Dès le 11e siècle, il exprime la manière et la quantité. Comme adjectif invariable, il reste usuel dans l’appréciation sociale et morale : des gens bien. Le substantif recouvre la notion de ce qui est juste, honnête, louable : faire le bien. Il exprime un avantage : grand bien vous fasse; ce qu’on possède : les biens; et une chose créée par le travail : les biens et les services. Le mot est entré dans plusieurs locutions courantes telles que fort bien, de bien…

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Substantifique moelle

Le mot moelle, orthographié d’abord mëule au 12e siècle, est issu du latin medulla. Dans cette langue comme en français, il désigne la substance grasse et molle qui remplit les différentes cavités et aréoles des os. Puis le cordon nerveux qui, parti de l’encéphale, est abrité dans le canal rachidien et protégé par la colonne vertébrale : moelle épinière. En boucherie, il qualifie la partie comestible des os de certains animaux, notamment le bœuf : os à moelle. En botanique, il s’emploie à propos de la substance molle contenue au centre de…

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Les oiseaux se cachent pour dormir

Le nid des oiseaux est comme une chambre d’hôtel. Pas question d’y dormir, seulement d’y copuler. Mais la période de reproduction terminée, quand les oisillons ont quitté le nid familial rempli de leurs fientes et donc inhabitable, où les oiseaux vont-ils dormir? Logiquement, les oiseaux diurnes dorment la nuit et les oiseaux nocturnes, le jour. En général 8 heures comme les humains. Temps, cependant, qui varie selon les espèces, la saison et les conditions météorologiques. Les goélands argentés et les limicoles, de petits échassiers, peuvent dormir de jour comme de…

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Corne d’abondance

Le mot corne, du latin corna, se rattache à la racine indoeuropéenne kor-, désignant des objets protubérants. Proprement « excroissance dure d’animaux », il s’est étendu aux bois des cerfs, aux pédicules des limaçons et aux appendices des insectes. On l’emploie en parlant d’êtres imaginaires: la licorne, l’unicorne ou narval. L’expression corne d’abondance renoue avec le symbolisme de la fertilité et de la richesse dont la corne est porteuse depuis l’Antiquité. Par métonymie, le mot qualifie un instrument servant à avertir: cor; et compte divers substantifs à valeur acoustique: corneur, cornettiste, cornemuse.…

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Détrempé

Tremper est l’altération, par métathèse du /r/, de l’ancien verbe temprer, en usage au 11e siècle. Son étymon latin, temperare, signifie « mélanger », « modérer ». Dès les premiers textes, il prend le sens d’« imbiber d’un liquide »: tremper la soupe, « verser du potage sur une tranche de pain dans une écuelle ». Puis, « plonger dans un liquide »: tremper du linge. Le mot hérite du latin le sens de « modérer par un mélange » sortie d’usage sauf dans la locution tremper son vin, le couper d’eau. À compter du 12e siècle, il prend une acception technique:…

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Mi-août

La racine latine aug- évoque l’idée de croissance comme dans augmenter et augure, littéralement « celui qui permet le développement », le prêtre de l’avis duquel dépendait la croissance d’une entreprise. Augustus, « celui qui a reçu l’avis favorable des augures », fut l’épithète de l’empereur Octave et le nom du mois désigné en son honneur, sextilis (mensis), le sixième mois de l’ancienne année romaine. Du latin populaire agustus, altération de augustus, la forme bisyllabique aüst, aoust, oust, puis août apparaît au 12e siècle. En français, le mot désigne le huitième mois de l’année,…

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Haut de gamme

Avant Guido d’Arezzo au 11e siècle, il fallait mémoriser les mélodies, parfois des années durant, pour que, à force de répétition, tout finisse par rentrer. Puis, le moine bénédictin d’Italie, théoricien de musique liturgique, crée la gamme, de gamma, troisième lettre de l’alphabet grec, pour désigner une suite de notes comprises dans l’intervalle d’une octave. Cette première gamme comporte six notes issues de l’hymne à Saint-Jean-Baptiste, composée par Jean Diacre (720-799). Guido d’Arezzo les nomme arbitrairement, en détachant la première syllabe au début de chaque verset: « Ut queant laxi, Resonare…

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Pot-pourri

Pot est issu d’un radical préceltique pott, exprimant la rondeur, par le latin populaire pottus. Le mot désigne concrètement un récipient de ménage destiné à contenir liquides et aliments. Avec cet usage, il entre dans des expressions du type pot d’eau, pot de chambre, pot de vin qui, en moyen français, prend le sens, au figuré, de « pourboire, argent récompensant un service ». En cuisine, il désigne une marmite où l’on fait bouillir la viande en pot, le pot-au-feu. Faire la popote signifie « cuisiner ». Au sens général de récipient,…

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Overdose

Le mot dose est issu du latin médiéval dosis, lui-même pris au grec dósis « action de donner ». L’anglais dose adopte la graphie française ainsi que l’italien, le portugais et le norvégien. D’autres langues admettent des transcriptions proches en raison de la présence de la racine indoeuropéenne dō- « don » : le suédois dos, le turc doz, le lituanien et le yiddish doze; l’albanais, l’azerbaidjanais, le bulgare, le croate, le macédonien, le roumain, l’ouzbek et le russe doza; le bosniaque, le serbe et l’ukrainien dozu; l’afrikaans, l’espagnol et le…

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Swingne la baquaise

Le mot swing, relevé à la fin du 19e siècle, est emprunté à l’anglais swing, « oscillation ». Il est issu d’une base germanique qu’on retrouve dans l’allemand shwingen, « basculer ». Il est spécialement employé comme terme de sports. En boxe il désigne un coup de poing donné par le balancement du bras; au golf, c’est le mouvement du bâton pour frapper la balle. En musique, le mot prend le sens de « qualité rythmique propre au jazz ». Il désigne spécifiquement une danse rétro, le swing, mais aussi une manière de…

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