Le mot chemin est d’origine celtique : au 7e siècle, camino en gaulois, kamm « le pas » en breton; repris au 11e siècle par le latin populaire camminus. Il se maintient de nos jours dans les langues romanes : l’italien cammino, l’espagnol camino, le portugais caminho. Il décrit concrètement une voie de communication terrestre reliant un point de l’espace à un autre, le plus souvent à la campagne ou d’importance secondaire, par opposition à route ou à rue : étroit chemin, chemin tortueux, chemin de terre, grand chemin, désignant une voie plus fréquentée, d’où voleur de…
Suite ...Catégorie : Capsule
Capsule
Entendre des voix
Voix est la réfection de voiz au 10e et vois au 13e siècle; vocables de vieux français qui représentent l’aboutissement du latin classique vox « son de la voix » mais aussi « mot » et, au pluriel, voces « propos ». Chez l’être humain, il désigne l’ensemble des sons produits par la bouche résultant de la vibration de la glotte sous la pression de l’air expiré : voix aiguë, voix grave, voix chevrotante, voix éraillée, voix enrhumée, filet de voix, extinction de voix. Ce qui exprime un état moral : voix affectueuse, voix amusée, voix cordiale, voix irritée, voix…
Suite ...On est-tu ben dans un coton ouaté
Au Québec, coton ouaté désigne un chandail à manches longues popularisé dans les années 1990; cagoule est son équivalent en français acadien. Il s’enfile par l’encolure et peut posséder une poche ventrale, dite kangourou, et un capuchon. Son tissu est fabriqué en utilisant un processus de cardage qui sépare les fibres de coton, puis en les pressant ensemble, produit une texture douce et pelucheuse. Confortable. Chandail est un vêtement de dessus généralement épais et à manches longues, qui s’enfile par la tête et s’arrête à la taille ou aux hanches :…
Suite ...Champ libre
Libre vient du latin liber « de condition non esclave, affranchi ». En français du Moyen Âge, il désigne, comme son étymon, la condition d’un individu qui n’appartient pas à un maître : paysan libre par opposition à serf. C’est à partir du 16e siècle que les sémantismes de l’adjectif s’étendent considérablement pour qualifier ce qui n’est pas soumis à une ou plusieurs contraintes externes. En parlant d’un personne qui n’est pas retenue prisonnière ou qui jouit, au sein d’une nation qui n’est pas sous domination étrangère, de droits politiques reconnus à ses citoyens :…
Suite ...Grandeur nature
Le mot nature est pris au latin natura « naître », « origine » et plus largement « ordre des choses »; l’étymon traduisant, en philosophie, le grec phusis « substance. ». En français, dès les premiers textes, il désigne la force active qui établit et maintient l’ordre de l’univers, souvent personnifiée avec une majuscule : lois de la Nature. La réalité matérielle considérée comme indépendante de l’activité et de l’histoire humaine. Soit le milieu terrestre défini par le relief, le sol, le climat, l’eau et la végétation : nature sauvage, nature désertique, nature luxuriante. Comme milieu refuge opposé à…
Suite ...Déboutonné
Bouton dérive de bouter qui s’emploie comme dans la citation attribuée à Jeanne d’Arc durant la Guerre de Cent ans (1337-1453) : « Je suis ici pour bouter les Anglais hors de France »; comprendre les repousser en dehors du royaume français et redonner sa couronne au roi Charles VII. Mission que la Pucelle d’Orléans accomplira avant de terminer sa vie sur le bûcher. Toutefois, le mot ne maintient pas de rapport sémantique avec le verbe. En biologie, il décrit le bourgeon poussant sur les arbres, les arbustes et les plantes et donnant…
Suite ...Broyer du noir
Noir vient du latin niger, de même sens. Le mot est utilisé comme adjectif ou comme substantif depuis le 12e siècle. Dans un emploi caractérisé par l’absence de couleur, par une couleur très sombre ou par l’obscurité : tableau noir, point noir, chocolat noir, ciel noir, yeux noirs, robe noire, chambre noire. État rendu foncé par une meurtrissure : œil au beurre noir. Par la saleté, la poussière, la pollution : « Ces figures violettes de froid, noires de crasse » (Paul Adam, L’Enfant d’Austerlitz, 1901). Par les rayons du soleil, noir étant alors synonyme de…
Suite ...Des squelettes dans le placard
Squelette, orthographié d’abord scelette et sqelete au 16e siècle, est un emprunt à l’adjectif grec substantivé skeletos « corps desséché », « momie ». Souvent de genre féminin au 17e siècle, le mot désigne l’ensemble des os et des cartilages qui forment la charpente des vertébrés : squelette de l’homme, squelette de la femme, squelette d’un animal. Spécifiquement, chacun des éléments osseux d’un organe, d’une partie du corps : squelette de la tête, squelette du tronc, squelette de la main. Mais aussi toute structure rigide jouant un rôle de soutien pour un organe mou : squelette du nez, squelette…
Suite ...Bonjour tristesse
Triste, d’abord orthographié trist au 10e siècle, vient du latin classique tristis « affligé » et « funeste »; car dans la langue des augures romains, le mot signifiait aussi « regarder les entrailles » des animaux sacrifiés lors de rituels à l’aspect sinistre. En français, dans le registre des sentiments humains proches de l’abattement, de la douleur, de la souffrance, de la peine, du chagrin, son acception dominante est « personne éplorée » et « événement navrant, malheureux » : triste mine, clown triste, journée triste, chanson triste, triste époque. Ou, nuance, dont la médiocrité, la mauvaise qualité est affligeante : triste…
Suite ...Faisceau de fibres
Le mot fibre vient du latin classique fibra, « formation d’aspect filamenteux », et, dans la langue augurale, « division du foie », d’où « entrailles »; au figuré, il revêt la valeur de « sensibilité ». Francisé, il désigne, en anatomie, l’élément filamenteux composant certains tissus organiques : fibre cervicale, fibre nerveuse, fibre musculaire. Au figuré, il qualifie le fond secret d’un être en tant que lieu supposé d’une manifestation affective : « Vous avez la fièvre, dit-elle d’une voix douce et charmante qui remua toutes les fibres du cœur de Ferdinand » (Pierre Ponson de Terrail, Les Exploits de Rocambole,…
Suite ...Du bout des lèvres
Les lèvres. Bien sûr, elles servent à embrasser. Mais aussi à boire, auquel cas il faut les tremper. À écouter, en s’y suspendant avec exaltation. Parce qu’elles traduisent toutes sortes de sentiments. L’attente, l’inquiétude ou le regret; pour cela mordillez la lèvre inférieure. L’incertitude, en fripant la lèvre supérieure. La peur, la colère, l’indignation, le désarroi; il suffit de les faire trembler ou de se les mordre. Le dépit, le dégoût, l’ironie, l’amusement, par l’ambiguïté des plis. Le mot est issu du latin labra, pluriel neutre de labrum « lèvre,…
Suite ...Quitte ou double
Quitte est un adjectif singulier invariant en genre. Il vient du latin médiéval quitus, « dispensé d’une obligation juridique ou financière », sens conservé en français : être quitte d’impôts. Dès le 11e siècle, il correspond à « libéré d’une charge morale ou sociale », d’abord avec une connotation religieuse : être quitte envers Dieu, être absous de ses péchés. Puis, il revêt d’autres valeurs. « Ne plus rien devoir de part ni d’autre » : quitte à quitte et bons amis, phrase convenue par laquelle on concluait un marché. « Jouer de façon à réparer toutes ses pertes ou…
Suite ...Salade frisée
Le verbe friser est attesté en français depuis le 15e siècle. Toutefois, son origine est incertaine. Son radical germanique fris- pourrait dériver du frison frisle, repris par l’anglais frisle « crépu »; la Frise étant la plus grande des douze provinces qui constituent les Pays-Bas. Il serait alors proche de frire, par analogie de forme avec les bords d’un aliment frit. Ou il relèverait du gallo-roman frestiare « onduler », d’après le latin fretum « flot qui se brise contre le rivage. »; ce sémantisme permettant de le rattacher à frise « bandeau brodé » et « bordure ornementale » (d’un…
Suite ...Analyse de texte
Le mot texte vient du latin textus, « tissu, enlacement », spécialement à l’époque impériale, « enchaînement d’un récit », « récit », substantivisation du participe passé de texere « tisser ». En français, il décrit la suite des éléments du langage constituant une œuvre écrite ou orale : texte manuscrit, texte imprimé, texte d’un discours. Un écrit considéré dans sa rédaction originale et avérée : texte de loi, textes sacrés. Une création littéraire ou un document authentique considérés comme référence ou servant de base à une culture ou une discipline : grands textes, textes classiques. Un fragment jugé comme caractéristique…
Suite ...Droits d’autrice
Le féminin en -trice des mots masculins en -teur provient de la terminaison latine -trix, le masculin étant -tor : senator, sénateur, senatrix, sénatrice accusator, accusateur, accusatrix, accusatrice, actor, acteur, actrix, actrice, auctor, auteur, auctrix, autrice. Le mot autrice est attesté dès le 14e siècle; il désigne une femme qui pratique le métier ou l’art de l’écriture. Sorti d’usage, il réapparaît dans les dictionnaires dans les années 1990 et fait un retour en force au milieu des années 2010, d’abord en Suisse, dans les médias et chez de plus en plus…
Suite ...Sans une égratignure
Égratigner, d’abord esgratiner au 12e siècle, dérive de gratiner, diminutif de gratter. Le verbe signifie « écorcher en déchirant superficiellement la peau » : égratigner le visage. Par analogie, « abîmer, détériorer légèrement quelque chose en provoquant des rayures, des traces » : égratigner une voiture, égratigner un disque. Travailler une étoffe avec la pointe d’un fer pour lui donner une forme : égratigner la soie. Labourer sommairement : égratigner la terre. Au figuré, il désigne une personne qui, par méchanceté ou malice, en blesse une autre avec des propos piquants ou ironiques, sens illustré dans la locution proverbiale…
Suite ...Station bonbons
Le mot bonbon vient du redoublement enfantin de bon pour désigner quelque chose de « bon bon » à manger, surtout des sucreries. Signalé dès le 17e siècle, d’abord à la forme partitive, du bonbon, il décrit dans l’usage moderne une petite friandise à base de sucre, aromatisée, colorée et de consistance relativement dure, enveloppée ou pas dans une papillote : croquer des bonbons, sucer des bonbons, canne de bonbons. Sauf en Belgique où le mot se dit encore pour « petit biscuit sec ». Par analogie de forme avec des bonbons fondants, des bonbons à…
Suite ...In extremis
Extrême est issu du latin extremus, superlatif de exter, « le plus à l’extérieur » et, au figuré, « le pire ». En français, il s’emploie comme adjectif. Par référence à l’espace, pour désigner ce qui est tout au bout : extrême frontière. Par référence au temps, pour décrire ce qui est tout au début ou tout à la fin d’une durée : extrême vieillesse. Au figuré, il est généralement antéposé et détermine ce qui atteint le plus haut degré : extrême élégance, extrême urgence, extrême fatigue, extrême droite et extrême gauche, formations politiques les plus éloignées…
Suite ...Bouffées de chaleur
Chaleur vient du latin calor formé sur le verbe calere « être chaud », « être ardent ». En français, le mot désigne la température plus ou moins élevée d’un corps, d’un lieu, perceptible par l’homme : source de chaleur, chaleur du feu, douce chaleur. Spécialement, la température dispensée par le soleil, répandue dans l’atmosphère : chaleur du jour, vague de chaleur, grandes chaleurs (de l’été). En chimie et en physique, il qualifie la somme des énergies, potentielle et cinétique, des molécules d’un corps : chaleur interne, chaleur absorbée, chaleur rayonnante. En pathologie, la sensation de malaise…
Suite ...Sac à papier
Le mot sac est l’aboutissement, au 11e siècle, du latin classique saccus, « sac à blé, sac à argent », puis, en latin populaire, « vêtement de crin grossier »; le latin le tenant lui-même du grec sakkos « toile d’emballage » et celui-ci de l’hébreu sâq. En français, il désigne un contenant fait d’une matière souple, assemblée sur les côtés et le fond, ouvert par le haut : sac de bonbons, sac postal, sac poubelle, sac de patates, sac de couchage. Après 1950, les emplois avec la valeur de contenant souple ou rigide servant à ranger…
Suite ...Le signe de Zorro
Substantif féminin, cédille est emprunté à l’espagnol cedilla, proprement « petit z ». Le [z] wisigothique [ꝣ] du royaume des Wisigoths au sein de l’Hispanie du 4e siècle. Plus proche du signe de Zorro que le [z] interprété ensuite comme « petit c » ou ressemblant au chiffre [5] dont la barre supérieure aurait été supprimée. Le mot désigne un signe graphique en forme de c retourné placé sous la lettre [c], qu’il s’agisse d’une minuscule ou d’une majuscule, et introduit au 16e siècle dans l’imprimerie en France par Geofroy Tory. Pour donner au [c] la prononciation…
Suite ...Aire de restauration
Restaurer vient du latin impérial restaurare « rebâtir, refaire, réparer » et, à la basse époque, « reprendre, renouveler ». Le participe présent du verbe, restaurant, est substantivé dès le moyen français avec la valeur d’« aliment ou remède fortifiant », destiné à redonner des forces aux malades et de l’appétit aux « dégoûtés »; d’abord en ingurgitant des bouillons de jus de viande, des racines et des herbes, du vin et de l’eau-de-vie, puis des plats solides : œufs frais, volailles, pieds de mouton. Manger hors de chez soi durant les déplacements mène à la création d’une cuisine…
Suite ...Revers de la médaille
Le mot médaille vient de l’italien medaglia, issu lui-même du latin populaire medialia qui désignait, au 15e siècle, une monnaie en usage dans le nord de l’Italie, dans les États pontificaux et à Malte, ainsi qu’une pièce de métal frappée à l’effigie d’un personnage illustre et servant d’ornement. En français, il conserve ce sens de pièce de métal, en général circulaire, portant un dessin, une inscription en relief, frappée en l’honneur d’un haut personnage ou en souvenir d’un événement : médaille commémorative. Puis, il développe la valeur de pièce de formes diverses…
Suite ...Avec panache
Le mot panache vient de l’italien pennachio « bouquet de plumes sur un casque », lui-même pris au latin chrétien pinnaculum « faîte ». En français, il s’écrit pennache et pannache avant de prendre sa forme définitive au 16e siècle. Il désigne d’abord le faisceau de plumes, souvent de couleurs diverses, ornant les coiffures masculines de l’époque, en particulier, la coiffe des soldats et signe distinctif des chefs militaires : casque à grand panache. Puis les coiffures des femmes en tenue d’apparat : « Madame Arthur Pommerel, en velours pourpre, un panache de trois plumes d’autruche noires dans…
Suite ...Postsynchronisation
Le mot synchrone vient du bas latin synchronus « contemporain », lui-même pris au grec tardif sunkhronos, composé de sun « avec » et de khronos « temps » D’emploi didactique, l’adjectif correspond à « simultané » : « Les canots-majors volaient sur l’eau; six ou huit paires d’avirons, rigoureusement synchrones, leur donnaient des ailes brillantes qui jetaient au soleil, toutes les cinq secondes, un éclair et un essaim de gouttes lumineuses » (Paul Valéry, Variété III, 1936). Spécifiquement, il décrit un mécanisme qui produit des mouvements à intervalles réguliers : calculateur synchrone, pendule synchrone, moteur synchrone, moteur de vitesse constante, basée…
Suite ...Lendemain de veille
Le mot veille vient, par évolution phonétique, du latin classique vigila « veille, insomnie » et « vigilance », dérivé de vigere « être vivant, vigoureux »; la racine latine veg-/vig- évoquant une idée d’’animation, de force vitale. Il désigne l’état d’une personne qui ne dort pas pendant le temps normalement consacré au sommeil. En particulier, la nuit, le fait de se priver de dormir pour se consacrer, dans les premières attestations, à la prière, puis au travail ou à une activité importante : homme de garde, veilles studieuses. Observer les environnements des entreprises, des organismes, pour…
Suite ...Des chiffres et des lettres
L’adverbe anticonstitutionnellement, malgré un préfixe, un suffixe et des consonnes doublées, n’est plus, malgré ses 25 lettres, le mot le plus long inscrit dans les dictionnaires de langue française. Il a été découronné par intergouvernementalisation, « mise en œuvre d’une stratégie ou d’une action commune par plusieurs gouvernements » ‑ prenez l’exemple de la guerre en Ukraine ‑ avec ses 26 lettres; vingt-sept au pluriel. Mais l’idée qu’il s’agit du nouveau mot le plus long du français est inexacte si l’on tient compte, des mots à rallonges, formés naturellement, et des noms…
Suite ...Terre des hommes
Homme vient du latin classique hominem « né de la terre », accusatif d’homo « être humain » et se rattache à la racine indoeuropéenne ghyom « terre ». Récupéré par le langage scientifique, l’étymon produira aussi humus « couche superficielle du sol sous l’effet de la décomposition des végétaux. » Ses premières attestations en français remontent au 10e siècle avec les tournures hom, om, hom et hume. Le mot décrit l’espèce animale la plus évoluée de la Terre sans considération de sexe : origine de l’homme. Mammifère de l’ordre des Primates, caractérisé par son cerveau volumineux, sa station verticale,…
Suite ...Garde-manger
Le latin classique avait deux verbes pour dire manger. Le premier, edere, signifiait « se nourrir comme un être humain »; le second, mandere, « se nourrir comme un animal. ». Le latin populaire forme ensuite manducare « remuer les mâchoires », qui s’impose aux dépens des deux autres, notamment par l’entremise des légionnaires romains à la conquête de la Gaule. Par évolution phonétique, le mot devient « manger » au 10e siècle, le /duc/ latin donnant /dj-/, puis le son /j-/ en français. Son sens usuel est « avaler des aliments liquides ou solides pour se nourrir »: manger de…
Suite ...Record d’affluence
Affluer vient du latin affluere « couler vers ». Mais ce sont d’abord les valeurs métaphoriques de « se produire en abondance » et « fournir » du verbe qui apparaissent au 14e siècle : « À sept heures commencèrent à affluer les autobus, parmi la foule déjà grouillante » (Maxence Van der Meersch , L’Empreinte du dieu, 1936). Le sens latin n’est attesté en français qu’au 17e siècle. Il s’emploie en physiologie : le sang afflue vers le cœur. Et en hydrographie : les fleuves affluent dans la mer. Évoquant, en particulier, les eaux qui proviennent de la fonte des glaciers ou…
Suite ...Échange de baisers
Le baiser, mécaniquement, est un emportement buccal qui expose les lèvres d’un agent ou d’une agente de transmission sur un espace de peau généralement humaine ou animale, large ou circonscrit, public ou pudique, d’un agent ou d’une agente de réception. Chose certaine, l’effet plaisant n’est pas le même sur un objet inanimé, par exemple, l’hiver, sur un poteau de clôture métallique. À éviter si l’envie vous en prenait à vous aussi. Le mot est issu du latin basiare « poser sa bouche sur » en signe d’affection amicale, de politesse, de respect;…
Suite ...Proposition relative
Relatif est issu, au 13e siècle, du bas latin relativus de referre « rapporter », qualifiant ce qui n’est tel que par rapport à certaines conditions. En français, il s’oppose à absolu au 19e siècle, à l’époque de la systématisation de la terminologique philosophique. Le mot produit relativité qui, en philosophie, définit le caractère « relatif » du savoir humain, soit parce qu’il est imparfait, soit parce qu’il dépend de la structure mentale du sujet, soit parce qu’il ne peut saisir qu’incomplètement les relations, les phénomènes : relativité de la connaissance. Par extension, il détermine…
Suite ...D’un morse à l’autre
Le mot morse vient du lapon morša, langue finno-ougrienne parlée par les Samis, peuple éleveur de rennes résidant dans le nord de la Scandinavie et dans la péninsule de Kola en Russie. Il paraît être une onomatopée par imitation du cri de l’animal. Il parvient au français au 16e siècle par l’intermédiaire du finnois mursu ou du russe morj. L’espagnol, le portugais et le corse adoptent la forme morsa. Il désigne le grand mammifère marin des régions arctiques, amphibie et carnassier, au corps épais, pouvant atteindre cinq mètres de long,…
Suite ...Tsé veux dire
« La seule véritable bête de somme, c’est la mouche tsé-tsé » (Pierre Dac). Tsé-tsé, orthographié d’abord tsétsé, est un mot de l’une des langues bantoues parlée par les Tswanas, vivant principalement en Afrique du Sud, au Botswana ainsi qu’en Namibie. Invariable, il est d’abord relevé au masculin puis s’emploie au féminin à compter de1872. Il désigne une mouche d’Afrique, la mouche tsé-tsé, du genre glossine, abondante pendant la saison des pluies, qui pique pendant le jour et dont trois espèces sont des agents de transmission de la maladie du sommeil pour…
Suite ...Couronne d’épines
Le mot épine vient du latin spina. En français, il prend d’abord la forme espine à la fin du 10e siècle. Comme son étymon, il désigne un arbuste aux branches armées de piquants : l’épine blanche ou aubépine, l’épine noire ou prunellier. Puis l’aiguillon de certaines plantes à pointe acérée comme la châtaigne. Les piquants ou les poils rigides et durs de certains animaux : épines du porc-épic, épines du hérisson, épines des oursins. Chez l’humain, la suite de vertèbres situées le long du dos : l’épine dorsale; la petite protubérance qui fait saillie et sert…
Suite ...Atteindre son apogée
Les noms se terminant en –ée sont généralement du genre féminin : allée, année, armée, cheminée, dictée, fusée, idée. Toutefois, une trentaine d’entre eux sont masculins. À commencer par les dieux. Morphée, enfant de la Nuit et d’Hypnos, dieu du sommeil : tomber dans les bras de Morphée, « s’endormir. » Orphée, fils d’Apollon, dieu grec de la musique, capable de donner vie aux objets inanimés tant ses mélodies étaient envoûtantes ; imaginez alors son emprise sur les filles de l’Antiquité, bien supérieure à celle des Beatles dans les années 1960 ! Le /e/…
Suite ...Derrière la porte
Porte vient du latin porta « passage » et se rattache à la racine indoeuropéenne per- « traverser ». Dans cette langue, le mot se spécialise en « passage sous la muraille d’une ville », puis élimine fores au sens de « passage aménagé dans un mur de maison ». Au 10e siècle, dans ses premières attestations en français, il revêt les mêmes valeurs qu’en latin dont celle appliquée à une ouverture dans le mur d’un château, d’une forteresse, d’un domaine, pour y entrer et en sortir : porte d’un palais. Acception qui se maintient de nos jours dans le…
Suite ...Réveille-matin
Le mot matin vient du latin matutinum, par ellipse de matutinum tempus « partie du jour avant midi ». En français, il désigne le commencement de la journée qu’annonce le lever du soleil. Se liant à des mots qui traduisent principalement les phénomènes climatiques, les variations saisonnières et les premières activités de la journée : rosée du matin, matin d’été, café du matin. Avènement qui évoque, dans plusieurs langues, la santé, l’activité, l’éveil, l’énergie, la nouveauté, l’espoir. « L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt », dit le proverbe : de bon matin. Dans le…
Suite ...Passer un savon
Bien connu des Gaulois, le mot savon vient du latin saponem, accusatif de sapo « savon ». Mais cet étymon est lui-même pris au germanique saipôn qui désignait à l’origine une substance employée pour teindre les cheveux. Sapo est aussi représenté dans d’autres langues romanes, l’italien sapone et le roumain săpun. Au 12e siècle, il adopte et conserve son sens moderne de produit utilisé pour le lavage et le nettoyage obtenu par l’action d’un alcali sur un corps gras : savon noir, savon vert, pratiquement sortis d’usage, savon de Marseille, savon de toilette. Il…
Suite ...Complètement ivre
Le mot ivre est issu, « par voie orale », du latin ebrius « qui a bu trop de vin, d’alcool », par opposition à sobrius, « qui n’a pas bu. » Il intègre le français au 12e siècle. Son emploi est soutenu comparativement à ses équivalents moins raffinés : saoul, soul ou soûl, beurré, bituré, blindé, bourré, brindezingue, cuit, cuité, mûr, noir, paf, pété, pinté, plein, éméché, poivre, rond, schlass, éméché, gai, gris, parti, pompette. Il désigne une personne qui est physiquement et mentalement troublée par l’absorption excessive de boissons alcoolisées : ivre mort. Ou d’autres…
Suite ...Matelas bonheur
Le mot matelas vient de l’italien materasso « grand coussin pour garnir le lit », qui le tient lui-même de l’arabe matrah « tapis, coussin », de taraha « jeter », du fait que les Orientaux jetaient tapis et coussins sur le sol pour s’asseoir ou se coucher. En français du 14e siècle, il apparait d’abord sous les formes materas et matras; son sens initial étant « tapis sur lequel on se couche ». Il décrit la pièce de literie qui consiste en une grande enveloppe de toile, remplie d’une matière souple, moelleuse, et couvrant toute la surface du…
Suite ...Traversée du désert
Le mot désert vient du latin desertus « inoccupé », d’où « inculte », participe passé adjectivé de deserere qui signifiait dans la langue militaire des Romains « rompre les rangs », « quitter le champ de bataille », puis « abandonner un lieu ». Comme adjectif, il décrit un endroit où il n’y a pratiquement personne. De façon permanente ou pour une longue période lorsqu’il s’agit d’une étendue géographique inhabitée, sauvage : pays désert, ville déserte. De façon temporaire ou occasionnelle lorsqu’il s’agit d’un lieu d’habitation, de rencontre, de passage vide : maison déserte, café désert, quai désert. Au figuré, il…
Suite ...Posologie
Le suffixe –logie vient du grec logia « théorie ». Il entre dans la formation de nombreux mots empruntés au grec et au latin, de création française ou issus d’autres langues modernes telles l’anglais qui dispose aussi d’une finale en –logy, l’italien en –logia et l’allemand en –logie. Il sert à construire des substantifs féminins désignant des sciences ou des études méthodiques : biologie, cardiologie, dermatologie, physiologie, géologie, psychologie, archéologie, astrologie, météorologie, technologie. Des noms d’usage courant que caractérise leur premier élément de valeur : écologie, « étude des milieux où vivent…
Suite ...Tremblement de terre
Le mot terre est issu, par voie orale, du latin classique terra. En français à compter du 11e siècle, il revêt sensiblement les mêmes valeurs qu’en latin. Écrit généralement avec une majuscule, pour décrire la « planète bleue » en tant qu’élément de l’univers parmi les autres corps célestes : force d’attraction de la Terre. Le milieu physique où l’être humain réside et exerce ses activités parmi d’autres formes de vie : habitants de la terre. Pour exprimer une totalité, un haut degré, l’ensemble de l’humanité : terre des hommes, la terre entière,…
Suite ...Mais où et donc car ni or
Où, d’abord noté /o/ et /u/ au 10e siècle, vient du latin ubi. Mais son origine est antérieure, d’une racine indoeuropéenne, car il est représenté dans le védique ku, le lituanien ku-r, l’arménien u-r et le vieux slave ku-de. Il reçoit son accès grave au 16e siècle, sans doute pour le différencier de la conjonction de coordination ou. Comme pronom et adverbe relatif, il marque le lieu : « Val-d’Or en Abitibi est la ville où je suis né » ; le temps : « À l’âge canonique où je suis rendu »; la situation : « Au…
Suite ...Éveiller le désir
Il peut être fiévreux, impérieux, dévorant. Il offre un moyen de locomotion lorsqu’il nous soulève, nous transporte, nous emporte. Il peut aussi s’emparer de nous, nous tenailler, nous tarauder. Pyromane, il s’allume, s’enflamme, brûle, se consume. Tout en conservant une nature aqueuse lorsqu’il coule, déferle, inonde. Il peut faire trembler, haleter, panteler. Pour le calmer, deux moyens : le combler, c’est bien; l’assouvir, c’est mal. Désir dérive du verbe désirer, lui-même issu, par réduction phonétique, du latin desiderare, de sidus « astre. » Le verbe latin signifie littéralement « cesser de…
Suite ...Recherche d’artéfacts
Le mot artéfact, aussi orthographié artefact, est emprunté à l’anglais artefact « ce qui est façonné par l’homme » au début du 20e siècle ; l’anglais le tenant lui-même du latin artis factum « produit de l’art ». Chez les Romains, ars « façon d’être » revêt des idées essentielles liées à l’activité humaine tendue vers un ordre, que cet ordre soit dicté par les dieux ou imposé par les lois logiques. Puis il développe le sens d’« habileté acquise par l’étude ou la pratique. » Devenu art en français, il prend…
Suite ...Gros bock
Le mot bock vient de l’allemand Bockbier, forme apocopée de Einbeckbier « bière d’Einbeck, ville de Basse-Saxe, qui exporta sa célèbre boisson fortement alcoolisée en Bavière dès le 14e siècle. Ce sens est progressivement supplanté par l’acception métonymique de « chope à anse d’une grande capacité » au 19e siècle. Après la Seconde Guerre mondiale, il prend la valeur de son contenu, « bière », dans l’usage courant. Prendre un bock de bière mon minou Prendre un bock de bière “right through” Tu prends un bock Tu m’en donnes pas J’te fais…
Suite ...Lever du jour
Le mot jour vient du latin diurnum « jour, journal », étymon plus reconnaissable dans diurne « qui se passe le jour. » Il adopte d’abord les graphies jorn au 10e siècle, puis jor et jur au siècle suivant avant d’être attesté sous sa forme actuelle en 1274. Il marque l’intervalle déterminé par la rotation complète de la Terre sur elle-même : 24 heures par jour. Qui sert d’unité de temps exprimée par une date, une durée, une périodicité : chaque jour, le jour d’avant, dans un jour, à jour fixe, au jour…
Suite ...Terrain de jeu
Le mot jeu, d’abord écrit giu, puis gius, vient du latin jocus « jeu en paroles, plaisanterie. » Dès les premières attestations au 11e siècle, ses développements sémantiques et figurés s’avèrent remarquables. Il décrit une activité divertissante, soumise ou non à des règles, destinée à faire passer agréablement le temps aux personnes, enfants ou adultes, qui s’y livrent : jeu de mots, jeu d’adresse, jeu de billes, jeu de croquet, jeu d’échecs, jeu de cache-cache, jeu de bascule, jeu de patience, jeu de société, jeu de rôles. Une activité ludique utilisant des mécanismes,…
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